Le chemin labouré de vent
s'enfonce en la ville spongieuse
et faite
de papier mâché
en montagnes d'affaissement.
Le vent
plante griffes dedans
et soulève odeurs faisandées
de rouille de métal souillé
par les flaques sales de ciel.
L'enfant
guidé par la lueur
d'un miroitement qui larmoie
s’aventure au plus loin
qu'il peut,
aux frontières de l'incertain
dans le paysage froncé
défoncé de calcaire lourd
où il avance en tâtonnant;
il hume
la terre de craie
aux stériles âpres plissements,
aux bifurcations éventrées
qui mènent vers des ponts bancals;
il se rue
sur des parapets
où l'accueille un souffle violent
dépêché depuis le ciel froid
qui le bouscule de plein-fouet;
il regarde, sur les côtés
les trous troglodytes béants
comme de gros yeux de hibou
qui guettent l'errance sans but
de son fragile corps flottant
dans les haillons effilochés
telle une flammèche perdue -
il a peur que ceux-ci
le happent.
Photographie : Rachid KARROO
Texte : Patricia LARANCO
(Tous droits réservés)
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