vendredi 1 août 2014

France BURGHELLE-REY (France).


CET ENFANT ME SUFFIT.


1.
Je n'ouvre plus mes livres pour chercher quelques mots, cet enfant me suffit. J'ai sa tendresse au bout de mon crayon.

Changement de drapeau, je ferme mon écran et mon âge n'hésite plus. J'ai assez eu de mauvaises nouvelles. 

Vous, mes poètes, vous êtes présents au monde sans pouvoir le changer. Vous écrivez quand même comme des malgré vous. C'est cette douleur qu'il me faut raconter.
Plus tard. Plus tard, le temps saura y faire, ces enfants seront grands.
Et je les porterai comme Atlas porte le monde. 

Car dans tes yeux je vois les jours que je veux être heureux.
Pleure, mon enfant, toute cette vie que tu sens comme on pleure de joie.





2.
Nous mourons mais toi tu vivras ; il y aura d'autres mères avec d'autres enfants qui sauveront nos drapeaux.

Et aujourd'hui tes yeux qui s'ouvrent nous offrent un horizon qui ne recule plus. La mer, le ciel s'y confondent cette fois pour toujours, prolongement de mon été quand des colombes y volent. Tourne, tourne ta tête vers ma petite vigne. J'en taille les sarments et elle sera à toi pour ta vingtième aurore.




France BURGHELLE-REY.

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