Il y a du printemps dans l'air
et le vent
qui secoue ses hanches
en enfonçant ses pointes bleues, en rasant
les herbes grillées,
les mousses poncées par le gel.
Des fougères tremblent en leur coin : malheureuses effarouchées
et les feuillages persistants
de temps à autre, se démènent.
Il y a du printemps dans l'air,
les oiseaux - merles, pies, pigeons -
rivalisent d'acrobaties ;
ça sent l'odeur encore durcie
mais en voie d'acquérir douceur
odeur qui fouette tous les sangs, aiguillonne
toutes les sèves.
On respire l'affolement
de l'immense organisme Vie
qui a, déjà, tête tournée
et ne sait plus
où donner tête.
On respire l'affolement
de l'immense organisme Vie
qui a hâte de vivre plus,
brûle d'ÊTRE le plus qu'il peut
(et plus encore, s'il le faut).
Quelque chose d'inattendu
vous happe soudain, au balcon
- une goulée d'air bleu en trop ?-...
et l'impression de basculer
en laissant tout
derrière vous
vous explose en l'âme et le corps :
Texte & photographie : Patricia Laranco.
24 février 2021.

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