Les Occidentaux sont à ce point convaincus de l'excellence, de la "supériorité" de leur civilisation technologique et hyper-marchande, si pénétrés de l'idée que la suprématie qu'elle exerce actuellement sur le monde est pleinement justifiée et légitime qu'ils ne peuvent pas concevoir que d'autres modes de pensée, d'existence, en un mot d'autres cultures, d'autres ressentis, d'autres aspirations que les leurs puissent (continuer à) exister. C'est en ce sens que la mondialisation contemporaine peut, à fort juste titre, (en tant que manifestation comme en tant que concept), être appréhendée comme de nature, d'essence fondamentalement occidentale.
Plus un système politique ou économique sait qu'il est injuste, plus il développera une tendance obsessionnelle à vouloir réprimer - si ce n'est, même, éradiquer - (par la manipulation et/ou par la force) les voix qui le dénoncent.
Le secret du capitalisme ? Il brise les solidarités.
Les femmes se méfient des bouleversements sociaux, de leur potentialité de désorganisation, donc de déchainements de violence et de retour à la "loi de la jungle". Elles savent que tout démantèlement d'ordre, toute atteinte au statuquo est susceptible, à plus ou moins long terme, d'ouvrir sur une menace directe contre tous les êtres vulnérables, désavantagés (que ce soit par leur condition sociale ou leur nature) en termes d'assurance, de force physique, de pouvoir d'action, de nuisance, de riposte. C'est ce qui explique qu'à l'instar des gens affaiblis par la vieillesse, elles aiment l'ordre. N'était-ce pas le grand reproche qui leur était fait, notamment, par la gauche française sous la III ème République ?
A l'époque, on attribuait cette forme de conservatisme à l'influence de leurs curés et à l'autorité de leurs époux, ce qui constituait, notons-le au passage, un bon prétexte à leur refuser le droit de vote.
Certes, ce n'était pas faux, même si, à mon sens, ce n'était qu'un aspect partiel du problème.
Profondément, les femmes ressentent un besoin de stabilité. Car cette dernière leur permet de mener à bien l'élevage de leur progéniture (encore plus exposée qu'elles à l'éventuelle brutalité masculine). Et elles en ont besoin aussi, bien sûr, pour leur propre sécurité. Pour se garantir des mille assauts qui peuvent menacer leur propre personne. Il en va ainsi, sans doute, depuis le début de l'Âge du Bronze, lequel vit, d'après les recherches des archéologues, l'apparition de la guerre et des sociétés patriarcales axées sur le combat.
Le triomphe de TRUMP n' est autre que celui de la loi du plus fort. D'une loi du vainqueur historique qui se voudrait délivrée de tout complexe, de toute menace de mise en doute ; qui se tonitrue "légitime", au nom de je ne sais quelle ordalie.
C'est une tentative - peut-être désespérée - de "remettre les pendules à l'heure" de l'extrême hiérarchisation, de l'hybris triomphante, toujours aussi coloniale et dénuée d'états d'âme, qui est celle de l'homme blanc. C'est le retour des Conquistadores sur le devant de la scène.
Et, partant, c'est une réaction (panique, liée au déni sans doute) à la faillite globale où nous ont conduit tous les excès, toutes les démesures sans frein d'une hyper hégémonie d'Occident boostée à la testostérone.
TRUMP ou pas TRUMP, la nature, dans sa souffrance, a déjà parlé. Qui aura le dernier mot, selon vous ?...
Le "rôle" du philosophe, c'est de bousculer les certitudes. Voilà qui ne rassure guère.
Plus que jamais, notre époque sans dieu se méfie de la philosophie.
La concentration focalise sur un centre d'intérêt ou un but. En sorte qu'elle vous perd pour tous les autres domaines d'attention.
Exclusive, elle n'admet en aucun cas l'infidélité.
Jalouse, elle n'accepte aucune forme de partage, aucune catégorie d'empiètement, ni de détournement.
Or, les créatifs sont souvent des hyper-concentré.e.s, des obsessionnel.les. Peut-être est-ce cela qui les détourne si fréquemment de la vie courante.
Le cerveau humain ne possède pas une attention illimitée. Basiquement, c'est un organe qui sélectionne les priorités mentales et, partant, les engagements qui seront ceux de l'individu qui les a faites siennes.
Si l'on tient compte de tout ceci, peut-on demander à un être de concilier convenablement le pragmatisme indispensable à toute vie en société, à la vie dite de tous les jours et les exigences consécutives aux questions, aux problèmes à œillères qu'il se pose dans le cadre de ses préoccupations propres de créateur, ou de penseur ? A ce compte-là - et à tout prendre - la folie (*) dont on crédite si souvent les penseurs et les créatifs originaux ne résulterait-elle pas précisément de ce hiatus qui se creuse quasi automatiquement entre leurs intérêts "autistes" (ou, dit autrement, obsessionnels) et la marche courante du monde, laquelle possède également, comme on le sait bien, ses propres lois et règles, tout aussi vitales et impérieuses ?
(*) Voir Philippe BRENOT, LE GENIE ET LA FOLIE EN PEINTURE, MUSIQUE, LITTERATURE, Odile Jacob, 2011, ainsi que Christophe BOURSEILLER, ET S'ILS ETAIENT TOUS FOUS ? - Enquête sur la face cachée des génies, La librairie VUIBERT, 2017.
Le réel et l'interprété : deux cousins, deux parents très proches. Percevoir, c'est d'abord filtrer.
Le conservatisme dénote une certaine sclérose de la pensée. Un manque de fluidité mentale. Qui peut être dû à maintes raisons. La crainte de l'inconnu. La non-acceptation du temps qui passe. L'attachement à la routine, de même qu'aux sentiers battus, parce qu'ils rassurent, par bien des points (notamment en épargnant aux cerveaux et aux êtres nombre d'efforts d'adaptation). Le manque d'imagination et une certaine "faiblesse" de la créativité. Le fait de s'être fait reconnaitre par la société ou du fait des circonstances des positions dominantes, des privilèges qu'on cherche à défendre à tout prix...
P. Laranco.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire