CANICULE.
La nuit résonnait : hauts cris, salves de pétards
sonores, lancés à tous échos, qui secouent,
goélands qui poussent grincements de poulie
en décollant lourdement de leurs cheminées.
On se croyait déjà au mois d'août : canicule.
J'ai dormi, les membres alourdis, terrassés,
le dedans du crâne rembourré de coton,
d'une énorme balle de coton bien fournie ;
je me suis endormie entre les courants d'air
flux minces qui louvoyaient dans l'appartement
que ma bouche pâteuse aux trois quarts assoupie
bénissait dans le murmure de son sommeil.
Oui, j'ai croulé, parmi les vacarmes divers,
un peu fous, de la grande ville exaspérée
dont je craignais pourtant qu'ils s'interposent entre
le désir de repos et la tension des nerfs
et ma léthargie, cahin-caha, m'a menée
quoique fluide, légère, aux margelles du jour
où j'entends, à présent, le chant tout ciselé,
ponctué de tant de sons interrogatifs
du merle inaperçu et inaudible hier,
à mon grand dam sans doute écrasé de moiteur
je lui réponds, ravie
qu'il ait repris des forces.
L'air est plumeux mais la fournaise
nous attend.
21/06/2025, 05h 30, Paris.
Patricia Laranco
(Texte et photographie).
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