dimanche 22 juin 2025

CANICULE, poème de Patricia LARANCO.

 














CANICULE.










La nuit résonnait : hauts cris, salves de pétards

sonores, lancés à tous échos, qui secouent,

goélands qui poussent grincements de poulie

en décollant lourdement de leurs cheminées.

On se croyait déjà au mois d'août : canicule.

J'ai dormi, les membres alourdis, terrassés,

le dedans du crâne rembourré de coton,

d'une énorme balle de coton bien fournie ;

je me suis endormie entre les courants d'air

flux minces qui louvoyaient dans l'appartement

que ma bouche pâteuse aux trois quarts assoupie

bénissait dans le murmure de son sommeil.

Oui, j'ai croulé, parmi les vacarmes divers,

un peu fous, de la grande ville exaspérée

dont je craignais pourtant qu'ils s'interposent entre

le désir de repos et la tension des nerfs

et ma léthargie, cahin-caha, m'a menée

quoique fluide, légère, aux margelles du jour

où j'entends, à présent, le chant tout ciselé,

ponctué de tant de sons interrogatifs

du merle inaperçu et inaudible hier,

à mon grand dam sans doute écrasé de moiteur

je lui réponds, ravie

qu'il ait repris des forces.




L'air est plumeux mais la fournaise

nous attend.

















21/06/2025, 05h 30, Paris.

Patricia Laranco

(Texte et photographie).





















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