Sans escale
jusqu'à l'inconsolable Pleur...
Ne faut-il pas accuser
les fragmentations,
les ligatures,
les mémoires enchevêtrées
qui se soustraient à la paume rêche du vent ?
Les étoiles, précipitées dans leur hamac,
jetées, naufragent et ne prédisent plus rien,
elles abordent aux rivages de l'oubli
elles sabordent
les pouvoirs évocateurs.
Ainsi l'amnésie va balancelle rouillée ;
grinçante mais toujours sujette à des rappels
elle se glisse dans les conduits auditifs
où son courant d'air glacé joue les olifants.
Il n'est plus de chaîse libre où se lamenter,
où larmoyer sans en avoir l'air, au matin
plié en deux replié en accordéon
comme un codex maya qui a fermé
ses ailes.
Plié en deux chiffonné en accordéon
il ne reste plus rien que des larmes à venir
et à vomir sur moleskine craquelée
soustraite de justesse aux griffes du Soleil.
Qui interprétera le pitié des Pythies
et le baroque défilé des roues de paon ?
Ma pensée s'est perdue
à force de chemins,
de portes bombardées
par grêles de coups sourds
assez retentissants
quoique aussi retenus
et peu matériels
que l'illusion
ou l'ombre.
Tant de peuples finis,
tant d'entités déchues
mais qui rôdent toujours
aux limites brouillées
du champ
de nos visions
amnésiques et
furtives !
Patricia Laranco.
07/08/2025.
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