LEGS PATERNEL.
Dans le désert de Ciudad Juarez
Marche
Une ombre qui pleure
L'hymen déchiré
Par des reins maudits
En connivence avec la nuit
Le silence des pierres
Répond au silence
Un grain de sable meurt
Et gangrène
La paix des répudiées
Une femme se tranche les veines
Et sourit aux passants
Poliment ils la saluent.
A Guantanamo
On dépèce des oranges
Une cordelette
Etreint une verge à vif
Le sperme qui goutte
Est la dot des martyrs
Et la mer offre son sel
Et Dieu
S'offre le coeur d'un homme
Le festin est exquis.
Sur les rives du Yang-Tsé
Et les marches du Gange
Brûlent des poumons cancéreux
Des chants s'élèvent à la gloire des Dieux
Et la métastase se convulse
S'enlace
Au souffle de la mémoire
Une petite fille
Sourit
Les pieds
Clapotant dans les eaux sacrées de Bénarès
Elle regarde sa mère qui allaite.
A Kabala
Un enfant
Les jambes mutilées
Joue à la marelle
D'autres enfants dansent
Couverts de poussière
Le bonheur est dans la guerre
Et la machette aiguise l'innocence.
A Buchanan aussi
Un enfant joue à la marelle
En guise de palette
Une langue toute rose
Tachetée de sang
Son père
Pour le punir
Lui tire une balle dans la tête
Au trou !
S'exclame-t-il
Le chemin regorge d'ossements
Et la vie
Est un miracle
Et je vous l'offre
Mes fils
Parce que je vous aime.
Gillian GENEVIEVE.
In revue POINT BARRE, Vie de m..., N° 6 (Ile Maurice).
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