vendredi 27 juin 2025

Gillian GENEVIEVE.

 














LEGS PATERNEL.











Dans le désert de Ciudad Juarez

Marche

Une ombre qui pleure

L'hymen déchiré

Par des reins maudits

En connivence avec la nuit



Le silence des pierres

Répond au silence



Un grain de sable meurt

Et gangrène

La paix des répudiées

Une femme se tranche les veines

Et sourit aux passants



Poliment ils la saluent.



A Guantanamo

On dépèce des oranges



Une cordelette

Etreint une verge à vif

Le sperme qui goutte

 Est la dot des martyrs

Et la mer offre son sel

Et Dieu

S'offre le coeur d'un homme



Le festin est exquis.



Sur les rives du Yang-Tsé

Et les marches du Gange

Brûlent des poumons cancéreux

Des chants s'élèvent à la gloire des Dieux

Et la métastase se convulse

S'enlace

Au souffle de la mémoire



Une petite fille

Sourit

Les pieds

Clapotant dans les eaux sacrées de Bénarès



Elle regarde sa mère qui allaite.



A Kabala

Un enfant

Les jambes mutilées

Joue à la marelle

D'autres enfants dansent

Couverts de poussière



Le bonheur est dans la guerre

Et la machette aiguise l'innocence.



A Buchanan aussi

Un enfant joue à la marelle

En guise de palette

Une langue toute rose 

Tachetée de sang



Son père

Pour le punir

Lui tire une balle dans la tête



Au trou !

S'exclame-t-il



Le chemin regorge d'ossements

Et la vie

Est un miracle



Et je vous l'offre

Mes fils 



Parce que je vous aime.























Gillian GENEVIEVE.

In revue POINT BARRE, Vie de m..., N° 6 (Ile Maurice).



























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