jeudi 4 octobre 2018

Petit bric à brac "philosophique".



  

La vraie philosophie n’a pas à répondre aux questions par des théories, des focalisations sur une – ou plusieurs – idées, interprétations ou « réponses ».
Son véritable devoir serait plutôt d’offrir de simples pistes de réflexions.
Car la « connaissance » est –et ne sera toujours – qu’une forme de tâtonnement, d’esquisse.
Le meilleur guide pour la philosophie est, à mes yeux, sans conteste, la science. Qui, sans cesse, pose des questions et dont les réponses réveillent, sans cesse, des questions nouvelles.
La véritable philosophie est donc, en fait, dans la QUESTION…et dans la réponse provisoire.





De nos jours, il n’y aura bientôt même plus besoin de dictatures. Il suffit d’abrutir les gens, par exemple, par le football, la mode ou l’encouragement à l’auto-centrage presque complet doublé d’hédonisme frénétique et de les « fliquer » au moyen des « algorithmes » high-tech pour les tenir à sa merci « en douceur », mais d’une manière autrement efficace, habile.





Pardonner n’est pas, à l’Homme, une chose naturelle, facile. Pourtant, le christianisme, qui a particulièrement insisté sur la nécessité du pardon et, en tout cas, sur la renonciation radicale à toute vengeance (précepte « Tendre l’autre joue ») témoigne d’une compréhension toute particulière du « vivre ensemble » qui est la source de tout fonctionnement social équilibré.
La vengeance, en effet, a l’inconvénient d’inaugurer des cycles sans fin. De ce fait, elle favorise un état de guerre (potentielle ou effective) dangereusement permanent.
Rester rivé à ses rancunes, à ses ressentiments entretient, sans conteste, la rumination agressive. Voilà qui, bien évidemment, ne peut que semer le trouble dans l’harmonie sociale sinon, à terme, faire éclater la société.
Et cependant, l’injustice, quand elle est persistante, ne favorise guère la tendance au pardon.






Peut-on vraiment agir sur un univers où l’ « effet-papillon » est une des grandes lois de la nature, et où les effets pervers fourmillent, confirmant la maxime « L’enfer est pavé de bonnes intentions » ?
Peut-on ignorer plus longtemps que l'ambiguïté y règne en maîtresse ?






C’est l’excès qui est le véritable alter ego de la mesure. Et c’est la folie qui est le véritable complément de la Raison. Tel est le résultat de la complexité de l’Homme et de celle du monde, lesquels fourmillent tous deux de paradoxes.





La dilatation de l’ego est inversement proportionnelle au rétrécissement de l'être.





Avoir plusieurs identités (ethniques, nationales) et chercher à les assumer à parts égales est, me semble-t-il, un des meilleurs moyens qui soient de se mettre à dos tout le monde, ou une bonne partie des gens, car toutes ces personnes se mettent vite à voir en vous une sorte de "traître". De toutes façons, le cerveau humain n'aime guère la complexité, pour les efforts qu'elle l'oblige à fournir.





Même si, souvent, elle les déçoit, les gens ont besoin de l'attente : elle occupe le vide de leur être.





Le poète sent que le monde est incomplet, que mille choses ne se laissent point saisir par les mots, par une bonne partie des sens; ces choses-là, il les perçoit confusément
dans leur miroitement diaphane, indécis; il invente son AUTRE langage pour elles.





Nous parlons de "liberté", de "libre-arbitre" alors que nous sommes tous formatés par des archétypes, des habitudes de réaction et de pensée profondément ancrés en nous et transmis par notre(nos) culture(s), à un point que nous n'imaginons même pas.





Qu'est-ce qui se cache le plus souvent derrière le conservatisme ?
La frilosité, la trouille du risque et l'attachement à des idées et à des fonctionnements sociaux qui, d'une façon ou d'une autre, jouent en faveur des intérêts personnels des individus concernés, le tout souvent savamment déguisé par des prétextes soi-disant "spirituels", lesquels ont de plus en plus de mal à convaincre les êtres tant soit peu dotés d'intelligence.





Inquiétude, espoir ?
L’Homme inspire les deux.





Ne considérons-nous pas que l’Homme est, sur Terre, une espèce vivante d’exception, un animal particulier justement parce que nous appartenons à ladite espèce ?





Que c’est mou, le confort, et proche de l’ennui !
Et la sécurité ? Flasque et amollissante !
Où sont les sensations fortes, intenses d’antan ? Où sont les énergies qui stimulaient l’effort et les idées nouvelles ? Où est passée l’ivresse de l’action/réaction ?
L’idéal bourgeois a tout dilué dans le mou, le plat, le lisse, le gris. Tout balisé, tout nivelé dans son fichu « Meilleur des Mondes ».
« Paix », claironne à présent l’ « idéologue » le plus en pointe, l’inimitable « Bobo » (tant qu’il a encore la force de claironner).
Pourtant, les risques, les catastrophes potentielles, les injustices abyssales sont loin d’avoir disparu de la planète ; et les maintenir à distance en se cantonnant dans des « forteresses » ne suffit point.
Il faudrait de singulières doses d’énergie (je n’ose dire de « virilité ») pour les affronter.





L’Homme aime savoir mais en même temps, il déteste la vérité crue. Il la trouve toujours trop brutale.





Je suis ici et maintenant. Dans l’instant que mes sens construisent.
Juste en dessous de ma pensée raisonnante, le Présent, seul.
J’y reçois ce qui me parvient. Tout ce qui, en moi, afflue, conflue.
Et je le filtre. A ma façon. Grâce à mes neurones-tamis.
Je deviens, je suis un rendez-vous. Un point de convergence. Magique.
Arrêter la pensée. Pour ça. Pour cette rare intensité.
Pour cette  intensité inouïe. Qui vous attache à l’existence.
L’existence, au fond, n’est qu’un  point. Un grain d’instantanéité. Certes éphémère, mais rempli. Tel un grain de raisin lourd de pulpe.
L’existence n’est qu’un seul point. Où se rencontrent tous les sens. Toutes les réactions qu’ils réveillent. Et tous les émois qu’ils suscitent.
Chaque instant est une immersion. Et chaque instant est l’existence.
Instant après instant. C’est ça. C’est ainsi que nous devons vivre.
Le temps n’est jamais une ligne. Mais une succession de grains. De gros grains juteux et charnels. Que nous avons cessé de voir.





On ne force pas les peuples et les pays, du jour au lendemain, à adopter un régime de type démocrate.
Ils doivent le souhaiter massivement, sans réserves et, le plus souvent, ils en viennent à y aspirer par « contamination » mimétique autant que par réflexion, ou par « ras-le-bol » du régime autoritaire qui est le leur. Quelque soit ce qui fait venir le changement, celui-ci doit venir de leurs « tripes », et des « tripes » d’une majorité – certainement pas de l’extérieur.
Le fonctionnement démocratique est, certes, en soi, on ne peut plus séduisant, souhaitable. Mais il faut aussi tenir compte des spécificités géographiques, historiques et culturelles d’une nation. Celle-ci est-elle « prête » ?
En Russie, actuellement, Vladimir POUTINE est populaire.
En Chine, l’ordre et la stabilité garantis par le Parti communiste le sont dans la même mesure (cf. l’ouvrage DEMAIN, LA CHINE ? DÉMOCRATIE OU DICTATURE  ?, Jean-Pierre CABESTAN, Gallimard, 2017).
Dans les pays arabes, l’autorité de l’islam et le culte du « chef » sont encore très forts, comme en ont témoigné les douloureux échecs des « printemps arabes ».
La France elle-même n’a-t-elle pas eu son COLBERT, son LOUIS  XIV, son NAPOLÉON et son DE GAULLE ?
Et l’Occident, hégémonique depuis cinq siècles et enclin, à de multiples reprises au cours de l’Histoire, à installer ou à soutenir, dans des pays faibles et pauvres, des autocraties de belle facture (comme dans les cas, exemplaires, du Chili et de la « Françafrique »), n’est-il pas, en fait, sous couvert de ses grandes leçons de démocratie, en train ni plus ni moins de défendre ses prosaïques intérêts contre ce qui lui apparaît, de plus en plus, comme une sorte de nouveau « péril asiatique » ?





La vie est grave.
Aussi faut-il la traiter avec dérision.






La mondialisation menace la diversité des cultures. Bobos comme hommes d’affaire en font une série de caricatures high-tech pour ainsi dire abstraites. De plus en plus, sous l’effet de l’uniformisation, les lieux tendent à se ressembler. Quoi de plus semblable (et sans âme), partout au monde, qu’un centre commercial, qu’un fast-food, qu’un coffee-shop, qu’un café branché ou qu’un lieu de dépaysement pour touristes ou aventuriers de pacotille ? Ne croyez pas que les cultures s’ouvrent les unes aux autres ; elles ne font que s’uniformiser. Elles subissent, de gré ou de force, l’universalisme faussement « soft » qu’induisent les règles du Marché mondial.
Être  citoyen(ne) du monde, à mon sens, ce n’est pas se couler dans cette caricature superficielle, pour ne pas dire « holographique ». Ce ne peut être adhérer à ce qu’elle peut représenter en termes de flottaison à la surface des choses.
Les protestations ethniques, nationalistes actuelles sont signifiantes. Il ne faut pas forcément les assimiler à des régressions de type fascisant – ou passéiste. Peut-être sont-elles une manière de dire « non » au rouleau-compresseur techno-mondialiste sans âme de la nouvelle ère postmoderne.





Les « lapalissades » ne méritent pas qu’on les dédaigne. Je trouve, au contraire, qu’elles ont leur utilité.
Elles permettent, bien souvent, de remettre sur le tapis des problèmes que l’on croyait résolus mais qui, dans les faits, sont encore loin de l’être.
Même s’ils sont vieux comme le monde.
SURTOUT s’ils sont vieux comme le monde.
Le monde, mine de rien, a quelquefois besoin de ces « piqûres de rappel », si « bêbêtes », si « évidentes » puissent-elles nous sembler.
Quoi qu’on en puisse penser, notre monde a une propension à l’inertie, et la mémoire  (sauf dans le cas des lavages de cerveaux) oublie très vite.
Comme dirait l’autre, ce n’est pas parce que « tout a été dit, depuis le temps qu’il y a des Hommes, et qu’ils pensent » qu’il faut se priver, à l’occasion, de le redire. Si ce n’est, même, de le marteler.





Invoquer « la religion » (quelle qu’elle soit), c’est devenu l’un des grands « trucs » visant à éloigner le spectre qui épouvante les misogynes, les tenants du « plafond de verre » et des si fameuses cohésions entre mâles les plus vaniteux, les plus égoïstes et les plus mal à l’aise, au fond, avec la sexualité et avec l’altérité, à savoir celui de l’émergence de la parité et de l’égalité des chances entre hommes et femmes. Pauvres religions, pauvre « spiritualité » ! Elles ont bon dos.
N’empêche que, quand la perte des repères en tous genres déferle sur les Hommes (ici, dans le domaine qui nous occupe, elle bouscule tout particulièrement les hommes, avec seulement  un petit H), on les (re)convoque et, assez souvent, l’on déforme plus ou moins habilement  leurs messages.
Quant aux athées et aux déistes, ils leur reste toujours le recours aux colères et pleurnicheries victimaires « masculinistes », comme celles qui, par exemple, ont (avec d’autres facteurs) amené  un Donald TRUMP à la tête des Etats-Unis : le féminisme « émascule » les hommes.











P. Laranco.





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