mardi 3 décembre 2019

Un touchant poème du sénégalais Alassane NDIAYE.





















MA FILLE







La chevelure blanche-hiver de l’Europe 
A porté les oiseaux de mer
Jusqu’aux paupières chaudes de l’océan



Ils sont revenus sur ta plage de marée basse 
Tes oiseaux migrateurs
Et ont réouvert les portes Élysées de la baie
Laissées fermées depuis l’autre saison



Reviendras-tu l’été prochain 
T’asseoir auprès de nous
Sous l’ombre câline des nains cocotiers
Nous sommes si seuls ta mère et moi
Nous sommes si seuls dans cette vaste demeure 
Que ton absence a rempli de manque



Reviendrez-vous auprès de nous 
A l’ombre des cocotiers ton époux et toi
Nous avons tant besoin de joie
Nous avons tant besoin d’amour



La mer avec des vaguelettes d’espoir 
Nous fait rêver de petits-enfants insoumis 
Pour renouveler l’odeur jasmin de la nuit
Et réinventer les poussières de bonheur 
Qui embaumaient la maison autrefois 
D’un fort parfum de rires





















Alassane NDIAYE












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