Nous sommes tous des
programmés.
Allez parler de « libre-arbitre » !
Où est la liberté avec le programme génétique et la « dictature » des
neurones-miroirs (garants du mimétisme) ?
Nous avons moins d’instinct,
mais nous nous imitons sans cesse entre nous, par réflexe. Notre socialisation
compense notre souplesse, notre plasticité cérébrale. Comme si la nature
craignait de nous avoir attribué trop de marge de manœuvre. Comme si elle
voulait, en quelque sorte, nous reprendre ce dont elle nous avait fait cadeau.
Aussi la révolte de l’Homme
est-elle toujours une révolte pour être encore plus libre.
L’intelligence
est-elle forcément bonne pour la survie de l’espèce humaine ?
Certains
scientifiques de très haut vol (parmi
lesquels Stephen HAWKING) n’hésitent pas à soulever cette question, un peu
iconoclaste.
Pour l’homme, la femme
incarne l’opulence, le trop-plein de la chair. Avec toute l’ambiguïté que cette
appréhension implique.
Notre cerveau est le
plus complexe, le plus sophistiqué des cerveaux de mammifères (lesquels sont eux-mêmes
les plus complexes du règne animal). Mais les raisons de son extrême
sophistication nous demeurent étranges, extrêmement mystérieuses. Pourquoi un
tel volume, un tel labyrinthe de neurones et de connexions ? Etait-ce
vraiment nécessaire ? A quels besoins, à quelles menaces, à quelles
conditions de vie leur mise en place a-t-elle répondu ?
Trier les informations
(et les sélectionner en fonction de leur pertinence), résoudre des problèmes,
élaborer des stratégies complexes, se socialiser, se projeter dans l’avenir… « Comprendre »
de manière plus rapide, plus fulgurante que ne le font les autres grands
primates…Je veux bien.
Mais avait-on un tel besoin
de posséder un tel « engin » pour parvenir à ce résultat ?
Les gens aiment par-dessus
tout les idées simples, directes, réductrices. Elles permettent de se situer, d’adhérer
à des camps bien précis. Elles écartent le « casse-tête » de la
complexité, de l’ambiguïté profonde des choses. Elles s’excluent les unes les
autres, dans un mépris total des nuances et des passerelles. Alors que le monde
affectionne les nuances, les relativités, les compromis et les patchworks. Sans
doute parce que son refus des choix, des lignes de démarcation trop tranchées
favorise sa diversité, sa richesse.
Edgar MORIN a raison :
nous devons apprendre à « penser la complexité ». Même si cela
demande à l’Homme moyen de gros efforts, de grands mouvements visant à contrer le besoin tenace de sa propre nature.
L’esprit existe-t-il ?
L’homme est faible ;
la femme est plus forte ; il le lui fait chèrement payer.
Tout ce que je crois,
c’est qu’une illusion se loge au cœur du monde. Elle fait en sorte qu’il est et
n’est pas – dans la même mesure.
La plupart du temps,
nous pensons par préjugés. De même que nous réagissons par automatismes.
Pour voir mieux, il ne
faut jamais trop s’approcher des choses, des êtres.
Participer à un tout,
en constituer l’un des éléments vous interdit toute possibilité d’en acquérir
une vue claire et juste.
Votre inclusion est,
en quelque sorte, l’équivalent d’une myopie.
Chacun sa vérité.
Chacun ses réactions.
Chacun sa/ses
manière(s) de percevoir les choses.
Mais qu’en est-il de
ce que sont les choses vraiment ?
Il n’y a pas, chez l’Homme,
de perception à l’état brut. Percevoir, c’est toujours, déjà (les chercheurs en
neurologie nous le disent), décoder à sa propre façon ; interpréter.
Nous ne disposons
jamais que de façons de représenter les choses, en lieu et place des choses
elles-mêmes. De compromis entre la nature intrinsèque du réel et notre manière
de le regarder, de l’interpréter avec nos sens et notre cerveau (tels qu’ils fonctionnent),
lesquels compromis sont forcément déformés, parasités et, surtout, incomplets.
La vérité a quelque
chose d’implacable. Elle se moque de nos besoins, de nos aspirations si fortes,
de nos volontés de contrôle ; de notre souveraineté humaine. Elle est
vraie. Et tout ce que nous pouvons opposer à cette cruauté-là, ce sont nos
dénis, nos mensonges, nos mythomanies, nos réarrangements, nos enjolivements,
nos méthodes Coué (et j’en passe…). Et, dans les cas les plus graves, les plus
dommageables, nos délires. Tous ces produits n’ont qu’un seul et unique but :
la contourner.
La vérité : nous
la jetons toujours loin, comme un boomerang, mais, bien sûr, elle nous revient
toujours en travers de la gueule. Car elle a des mœurs très brutales.
En conséquence, on s’en
méfie. On la regarde (l’épie) d’un œil torve. Comme si l’on voulait s’assurer
que ce chien fou ne viendra pas bousculer le jeu de quilles.
L’Homme est, par
nature, une créature fortement inventive
et imaginative.
Donc, parfois – voire souvent
– les frontières entre le réel et l’imaginaire sont, chez lui, fines et
poreuses.
La Vie, c’est quoi ?
C’est, à la base, une molécule d’ADN où l’on trouve des gènes, qui contiennent
de l’information, des instructions (code génétique).
Mais pourquoi des
molécules se doteraient-elles d’information et d’instructions ?
Pourquoi celles-ci
ont-elles une telle « obsession » de se redupliquer et d’organiser,
autour d’elles, grâce aux instructions qu’elles donnent, des corps qui les
transportent et qui tendent à devenir de plus en plus complexes ?
Les êtres vivants ne
seraient-ils que les « carapaces » protectrices, les « termitières »
des molécules d’ADN, lesquelles les « obligeraient » à vivre et à se
reproduire ? Tout le reste ne serait-il qu’ « à côté », que "détail" ?
D’où venons-nous ?
Où allons-nous ? Pourquoi « tout cela » (c'est-à-dire nous et le
reste) existe-t-il ?
A questions d’Hommes,
comment voulez-vous que la Nature, ou Dieu apportent réponse ?
Les questions ne
récoltent jamais, au mieux, que des demi-réponses. Que le mystère soit !
Que le mystère reste !
Rien de plus splendide
qu’un point d’interrogation intact – vous dis-je…
P. Laranco.
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