Préfacé par Michel CAZENAVE,
postfacé par Gaëtan DE COURREGES, ce petit recueil de poèmes de 68 pages, de
présentation tout à la fois sobre et élégante, se lit avec un grand plaisir.
Il est, en effet, porteur
d’un authentique chant solaire, à la gloire de l’amour.
Sous la plume de DANNY-MARC,
l’amour, la lumière et l’œuvre de création ne font qu’un…étoiles, JOUR, grand cri de soleil, lampe allumée, plein soleil, journées-lumière,
matin, heures claires, eau claire…la
luminosité, LE MIRACLE DE VIVRE
étalent leur présence souveraine.
L’amour se hausse aux
dimensions d’une expérience tout à fait spéciale, vaste et profonde,
initiatique, presque spirituelle, car directement reliée au sacré de la force
de vie et du pouvoir de renouvellement. Il évoque presque l’hiérogamie (*) des
antiques religions païennes, venue du fond du néolithique.
Tout au long, l’auteur
célèbre le FEU créateur et
revitalisant de la passion, laquelle est, à ses yeux, elle nous le fait bien
sentir, une réelle fête et un gage
d’espoir.
L’amour est, pour elle, une
foi, et l’étreinte (tant des corps que des âmes) l’instant fusionnel et magique
qui, seul, possède le pouvoir de faire craquer
l’écorce de la solitude qui nous incarcère et le poids du temps qui nous écrase. Il devient, dès lors, remontée
de sève, vecteur d’éternité,
propagateur d’une euphorie qui n’est pas sans faire penser à quelque forme
d’état second.
A l’instar de la Vie même,
dont il procède en ligne directe, l’amour fait renaître le monde, tout comme il
entretient la confiance en l’avenir.
Les termes, dépouillés
quoique lyriques, maîtrisés quoique sensuels de Danny-Marc ont l’art de le
magnifier, tant dans sa douceur que
dans sa violence.
C’est en lettres majuscules
que la poétesse tient à rendre hommage à ce qu’elle nomme LE GRAND CADEAU DE VIVRE, qui s’irrigue de l’amour-sève et de son
expérience, si forte, à laquelle elle sait conférer une valeur d’élévation,
comme on élèverait une hostie :
Tes mains de ferveur
ont fait éclater dans mon corps
tout le soleil du monde.
Les poèmes – souvent assez
longs – de Danny-Marc suivent leur cours avec naturel, empreints de cette simplicité que note Gaëtan de Courrèges,
fluides et retenus en dépit de leur braise sous-jacente bien présente, de leur
palpitation qui affleure, dans un remarquable « dosage » de
sensualité et d’idéalisme, de pudeur et de transports, de fièvre. Il n’est pas
facile d’arriver à un pareil degré d’équilibre.
De ce livre, on pourrait sans
mal affirmer qu’il nous « fait du bien ». Il résonne en nous à la
façon d’une clarté, d’une eau pure vivifiante. En nos temps désabusés et
passablement « dépressifs », ce n’est pas là un mince exploit.
Aériennes et minimalistes,
les illustrations de Danielle MAFFRAY qui ponctuent le recueil paraissent
parfaitement assorties à la démarche qui est celle de la poétesse. Certaines
d’entre elles ne sont pas loin de me faire penser aux dessins épurés de Jean
Cocteau.
Bref, nous devons à cet ouvrage
un agréable moment d’évasion réussie (tant littéraire que visuelle), j’oserai
presque dire de « purification ». Cela mérite d’autant plus d’être
noté, d’être salué que l’amour est devenu, me semble-t-il, en poésie, un
« sujet difficile » parce que traité à d’innombrables reprises, en
toutes les langues et depuis la nuit des temps.
Bravo et merci à vous,
Danny-Marc et Danielle Maffray !
P. Laranco.
(*) Hiérogamie : accouplement sacré du Dieu-taureau et de la
Grande Déesse-Mère, garant de la fertilité des terres cultivées et des
communautés humaines chez les tout premiers peuples agraires du pourtour
méditerranéen (d’après ce qu’on sait).
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