Belle, ta
voix qui ne dit que fibres nues de l'existence : les lieux du monde, le soleil
─ non l'astre émetteur d'ondes, mais celui du feu de la vie, celui qui, d'un
trottoir de juillet l'autre, fait changer pour l'ombre fraîche ─, le torrent
invisible qui ordonne la vue, la mer immense, la finitude de l'usage.
Belle, ta
voix inabritée quand tu dis : « pitoyable comme un qui ne sait pas l'amour ».
Belle, ta
voix, ses modulations de silence.
Belle, ta
voix à nos éveils. Lampes éteintes, lueur de toi qui aimante ma main qui enlève
le drap découvre ton dos découvre ton ventre.
Il y a des
senteurs sueur et toison. Il y a dans l'aube nos gestes confiants joueurs
impénitents, des densités bombées, des concavités ; effleurantes, effleurées.
Il y a ta voix tendre rauque un peu caracoulante, tes doigts légèrement se
referment sur moi.
François LAUR
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