mercredi 29 juillet 2015

Un beau texte poétique de François LAUR (France) : CHAMBRE OUVERTE SUR SA PÉNOMBRE.

Belle, ta voix qui ne dit que fibres nues de l'existence : les lieux du monde, le soleil ─ non l'astre émetteur d'ondes, mais celui du feu de la vie, celui qui, d'un trottoir de juillet l'autre, fait changer pour l'ombre fraîche ─, le torrent invisible qui ordonne la vue, la mer immense, la finitude de l'usage.
Belle, ta voix inabritée quand tu dis : « pitoyable comme un qui ne sait pas l'amour ».
Belle, ta voix, ses modulations de silence.
Belle, ta voix à nos éveils. Lampes éteintes, lueur de toi qui aimante ma main qui enlève le drap découvre ton dos découvre ton ventre.
Il y a des senteurs sueur et toison. Il y a dans l'aube nos gestes confiants joueurs impénitents, des densités bombées, des concavités ; effleurantes, effleurées. Il y a ta voix tendre rauque un peu caracoulante, tes doigts légèrement se referment sur moi.







François LAUR


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