Le seul pays où me plairait
d’habiter : le pays des nues
avec ses châteaux et ses tours,
ses donjons tarabiscotés ;
ses coiffures échevelées
et ses poissons au ventre plat,
ses montagnes et ses escaliers, ses rochers
et ses éboulis,
ses escadres oblongues
qui vont
pareilles à des sous-marins,
ses grands espaces pommelés
aux laines de jeune mouton
qui ondulent à l’unisson, et qu’on aimerait
caresser ;
ses petits poings jetés en l’air
ainsi
que des boules de neige ;
ses mèches aux fins fils de cristal
qui se retroussent par beau temps
lointains et seuls dans le ciel,
ses crabes et ses araignées
en suspension
dans la lumière ;
ses lourds et épais continents
qui veulent écraser
l’étendue
et s’entrecognent, batailleurs
comme en des combats
de béliers.
Son spectacle perpétuel,
ininterrompu de magies
qui étonne notre regard
de poète et veut le happer.
Ô pays sans amarres que
n’arrêtent ni terre, ni mers,
envers
de toute pesanteur
toujours prêt à changer d’aspect
parce qu’il n’a pour maître que
le vent, ce seigneur du voyage.
Texte et photographie : Patricia Laranco.
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