mercredi 5 avril 2017

Quelques considérations....

Nous avons en nous tant d’humeurs, tant d’états d’esprit inconciliables…tant de dispositions contradictoires et simultanées qui nous travaillent et tant d’aspirations qui viennent s’entre-chevaucher.
Allez savoir, avec tout cela, quelle est l’essence de notre être !
L’être humain est complexe, dissimulateur, imprévisible et insondable, de ça, au moins, on peut être sûr. En conséquence, le « cerner », le « cataloguer » est toujours une démarche réductrice.
Nous, êtres humains, savons que nous sommes des êtres compliqués, potentiellement capables de tout comme de son contraire. Notre empathie et notre pratique nous apprennent également que nos congénères, nos compagnons de vie en société fonctionnent de la même façon que nous : on ne sait pas, à proprement parler, à quoi s’attendre de leur part, même dans le cas où ils nous sont proches et où, par conséquent, l’on se figure bien les connaître.
Comment voulez-vous que méfiance, fourberie, paranoïa ne soient pas répandues dans nos rangs ?





Les résistances à l’expansion, à l’installation de ce qu’on appelle « la modernité » sont, pour beaucoup, dues au fait que celle-ci s’est imposée sous l’effet d’une domination, d’une hégémonie ethnique écrasante, sans précédent suite à l’expansion européenne qui prit naissance avec la « découverte » des Amériques au XVIe siècle et, par la suite, s’intensifia de la manière que l’on sait (colonisations assorties de pillage en règle des ressources naturelles de tous les autres continents, génocides des « autochtones » gêneurs et déportations des Africains esclavagisés, dévalorisation quasi-totale de toutes les cultures et de tous les modes de vie non occidentaux au nom de la religion chrétienne, puis de la notion de « progrès », installations massives et forcées de colons d’origine européenne, métissages plus ou moins contraints et phénomène de « mondialisation », pour finir). On ne mesure pas assez la portée, la charge d’une pareille violence, d’un tel écrasement, tant matériel que mental. Elle fut, en tout cas, (légitimement) vécue comme une grave forme d’agression.
Aujourd’hui, ce vécu traumatique collectif reparait sur le devant de la scène sous forme de rejet des valeurs de la modernité au profit du retour à des traditions qui apparaissent comme archaïques, voire choquantes pour l’esprit moderne. L’exemple le plus patent est celui du  « retour du religieux », en particulier, bien sûr, de l’islam exalté sous forme d’obéissance à la pure charia, ou de « califat », mais aussi d’un hindouisme nationaliste très crispé dans le conservatisme que représente, en Inde, le parti BJP – ou encore, dans le monde extrême-oriental, d'une certaine résurgence (réactualisée) de l’idéal confucéen.
La modernité mondialisante possède, certes, des aspects positifs des plus séduisants (notamment, cela va de soi, en termes de droits humains et de cosmopolitisme). Cependant, pour beaucoup encore, elle est vécue comme une nouvelle forme d’ « européanisation » intrusive, de contrainte mal digérée ;  elle vient d’ailleurs (comme nous venons de le voir), et est donc vue d’abord, comme la descendante directe du colonialisme et de l’impérialisme.
Liée aux nouvelles exigences du capitalisme, elle a, en outre, d’incontestables aspects déstructurants, uniformisants et « amoraux » qui ne peuvent que heurter, et alimenter l’angoisse.
Rien d’étonnant, donc, à ce qu’elle s’accompagne de grandes migrations, de terrorisme et de guerres.
L’ironie du sort est que, dans son berceau même, le continent européen, elle crispe également les peuples. Partant, elle provoque de graves crises économico-identitaires, potentiellement génératrices de troubles et d’aspirations à un retour en arrière.
Soulignons aussi que le terrorisme arabe – et, par extension, musulman – a, quant à lui, commencé avec la création,  de l’état d’Israël, laquelle a été et est encore vécue, au Proche-Orient, comme l’agression, la spoliation et l’humiliation suprêmes.






Ce n’est pas parce que « ça a toujours été comme ça » que cela doit continuer.





L’élite mondiale se berce d’autosatisfaction et de mots : « liberté-égalité-paix… ».
Mais que voit le pauvre ? Un monde surpeuplé et très fortement inégalitaire, qui l’écrase et/ou l’exclut, s’il ne le condamne pas, dans certains cas, à une rage désespérée.





Le présent, le passé et le futur, nous les vivons comme distincts. Mais ne s’agirait-il pas, simplement, d’un certain mode de perception, d’une appréhension qui nous est propre ? Et si le passé, le présent et ce qui leur succède faisaient, en fait, bloc ? S’il existait, entre eux, ce que le mode d’appréhension quantique nomme une « superposition d’états » ? Le futur est peut-être, en un sens quelque chose de complètement passé. Le présent est peut-être complètement « parasité » par ce qui (dans notre optique) va le suivre.
L’unité originelle, fondamentale et compacte de notre Univers nie ces trois notions successives. Vivons-nous, ainsi que le postule, depuis des millénaires, l’hindouisme, dans une illusion, celle de la diversité, du déploiement spatio-temporel ? Ou y aurait-il deux modes d’expression, deux grilles de lecture possibles d’un seul et même phénomène (que nous ne savons pas encore nommer) ?






On a l’amnésie de l’Histoire, mais il en reste toujours quelque chose.





Qui nous dit que la question « est-ce que ça a un sens ? » a un sens ?





L’Occident considère les pays « en développement » du « Tiers-Monde » comme sa cour de récréation à touristes.
La pauvreté – tant qu’elle n’est pas trop « crasse » et tant qu’elle est solaire - n’est-elle pas, à ses yeux, quelque chose d’éminemment « exotique » ?





Il y a toujours, dans l’affirmation de soi, une dimension agressive, un aspect qui a à voir avec le rejet (parfois violent) de l’autre. Et plus on doit à l’autre, plus, bien entendu, on le rejette. D’où le caractère somme toute assez rare, peu répandu de la gratitude.
« Chercher sa propre voie » est un chemin non seulement tortueux, mais cruel.





Nous devons regarder la vie – et particulièrement NOTRE vie – comme si elle était tout à la fois extrêmement sérieuse et totalement dénuée de sérieux.





Notre perception ne peut pas être un véritable miroir du réel. Elle doit, toujours, se contenter de n’être qu’un miroir déformant, ou encore un simple fragment de miroir.
Notre cerveau est beaucoup trop compliqué, trop riche pour qu’il puisse en aller autrement.





Il faut énormément de hasards mis bout à bout et/ou simultanément opérants pour qu’un destin émerge, avec tous ses faux airs de cohérence.





Un destin, c’est une cohérence après coup.





Ce que la physique quantique nous apprend (entre autre), c’est que c’est notre regard qui détermine la particularité des choses. Hors de tout regard, de toute mesure (humains, en l’occurrence), tous les états sont superposés ; tous se cumulent – le ET se substitue au OU.
Le fameux chat de Schrödinger n’est plus SOIT vivant, SOIT mort à l’intérieur de sa boite hermétiquement close, mais A LA FOIS mort et vivant (puisqu’il échappe à tout regard).
Voilà qui constitue une magnifique démonstration non seulement de l’unité primordiale mais encore de l’illusion perceptive fondamentale chère aux philosophies et métaphysiques originaires de l’Asie du Sud.





La perception et l’imagination sont peut-être beaucoup plus proches, beaucoup plus parentes qu’on ne se le figure (du moins chez l’Homme).





La première fonction de la danse fut une fonction de communion.
Danser ensemble permettait sans doute de cimenter le groupe en provoquant un EMC (*), une sorte de « transe » partagée.
Il y a gros à parier que les plus anciennes cérémonies « religieuses » furent des cérémonies rythmées, dansées (et chantées).





Nos temps sont ceux des foules molles, que seuls dominent les egos, le gavage consumériste et l’addiction à tout ce qui est « high-tech ». Si vous demandez à la majorité des gens « quelle est, en toute sincérité, votre opinion politique ? », je ne suis guère loin de penser qu’ils vous répondront, tout ce qu’il y a d’innocemment, « je suis moiiste ».
La frustration, dans cela, vient de ce qu’il n’y a plus de projet fort, plus de sentiment d’entreprise commune, plus d’exaltation à l’idée d’un vaste rêve collectif (non robotisé) qui « améliorerait » le monde. Il est vrai qu’après les périlleuses « aventures » utopiques et pleines d’excès qui ont ensanglanté le XXe siècle (communisme, fascisme et nazisme), les gens ont de quoi se méfier. Ils s’ « investissent » donc (si je puis employer pareil terme) dans le narcissisme décérébré, l’esprit étroit, frileux, l’ « idéal » petit-bourgeois blasé, matérialiste et hédoniste dans ce qu’il a de plus plat, de plus banal – et ne savent plus contenter leurs (rares) besoins d’ordre collectif que par l’ « entre soi » à une micro-échelle, ainsi que par la focalisation crispée sur des boucs-émissaires, que médias et pouvoirs publics se chargent de leur désigner - fort habilement - comme des « menaces » pour leur « tranquillité », leur « liberté » et leur gavage.





Maintenant, les élites influentes ne sont plus ni racistes/xénophobes, ni homophobes, ni sexistes (du moins en principes et en mots).
Malheureusement, elles demeurent affreusement snobs et, précisément…élitistes. Donc, susceptibles de se faire mal voir. Oserai-je employer l’horrible barbarisme de « peuplophobe » ? Vous préférez « populophobe » ? Ou « démophobe », bien plutôt ? Ou encore HLMophobe ? Tchadorophobe ? Ploucophobe, bidochonnophobe ...beaufophobe ? Ringardophobe ? Séniorophobe ? Ce n’est certes pas le choix qui manque.
Autrefois, les « Marie-Chantâal » de Jacques CHAZOT et autres « Frustrées » de Claire BRETECHER faisaient gentiment rire.
Aujourd’hui, les pimbêches squelettiques et autres dandys ultra-branchés affublés de ridicules petits chapeaux, de cannes et escortés de chihuahuas qui vous toisent, vous reniflent pratiquement à chaque coin de rue parisienne sous prétexte que vous n’arborez aucun de leurs « signes de reconnaissance » tribaux et n’êtes pas assez voyant ou « décalé » sur le seul plan qui leur importe, celui du paraître -vous exaspèrent.
Et les « Bobos » sont montrés du doigt par une bonne part de l’opinion publique française.





Il suffit de regarder des photos (des photos de gens disparus, de personnes vivantes – des photos de nous-même) pour apercevoir des fantômes. Pas besoin d’aller se promener au fond d’un château écossais !




















P. Laranco.







 (*) EMC = Etat Modifié de Conscience.

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