dimanche 18 avril 2021

Un texte de Patricia LARANCO (Moris/France).

 

 

 

Si tu suis les rues, tu verras dans le vent des tentacules d'ombre pulser, palpiter.

Condamné à marcher, tu longeras l'orée du grand effarement.

Sans pays, sans patrie, et l'abîme au côté, toujours en chancelant juste au bord du puits, ton œil plongera dans les terres défoncées, triturées, soulevées, sens-dessus-dessous, leurs cratères crayeux, leurs monticules hagards et leurs fosses aux flancs droits comme un coup de cognée franc, abrupt et brutal - couleur fa(r)ce de clown.

Si tu suis les rues tu iras jusqu'au bout de tu ne sais pas quoi et le vent maraudeur te suivra en chemin en arrachant pour toi la vieille odeur des murs faits de papier-journal tout gonflé par la pluie et la suie déposée par tant de crépuscules.

Quel Homme sait que marcher, c'est marcher sur un fil ?

Que, dès qu'il a réussi à dresser ses petites jambes d'enfant toutes potelées, c'était autant pour avancer que pour tanguer, maintenir son équilibre ?...

 

 

 

 

 

 

 

Patricia Laranco.






 

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