jeudi 22 juin 2023

Gillian GENEVIÈVE (Moris).

 

 

 

Prenez, oui, prenez la lumière, les turpitudes de l’instant, prenez les joies innombrables qu’offre le hasard, prenez les larmes aussi.

Rien ne dure, mais la mémoire est comme un herbier construit par un enfant : elle a besoin d’éclaboussures pour subjuguer la conscience et se prémunir des sanglots et de la mort.

Ce matin, à Marseille, au Vieux port, je me suis arrêté de courir pour attendre le soleil et les embruns gorgés de la chaleur de l’été et de l’amour.

Je me suis alors laissé abîmer dans la clarté de l’aube par le cri d’une mouette déchirant le silence. Pour autant, je ne suis pas enraciné au malheur et demain, je ne le serai pas non plus.

Je trébuche mais je reste vivant au bord de la page blanche et, de temps en temps, je retrouve le choix des mots et je débusque aux tréfonds de l’imaginaire, l’âme rompue, quelques vers pour vous parler des livres, de la mer et, surtout, de la jeune femme ravie rencontrée sur les berges de l’angoisse, de la mélancolie et des fous rires.

Un jour, je m’en irai, on s’en ira tous, croyez-moi, sans coup du sort, juste comme ça, car telle est la vie des hommes.

Alors, oui, en attendant, prenez la lumière et les larmes ; elles éclairent le regard, apprennent à se retenir et à rejoindre une dernière fois, le cœur en paix, dans la terre meuble, fin du temps, ombres et poussières.

 


 

 

 

 

 

Gillian GENEVIÈVE.

 

 

 

 

 

 

 


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