Cette quête nous mène vers des rives
toujours plus éloignées. Rien ne parvient à nous satisfaire. Toute euphorie est
trahie par son déclin. Nous sommes ces ombres errantes qui ont la nostalgie
d’une appartenance. Parfois il nous est accordé une illusion, qui est de nous
inscrire dans la présence, ainsi en finir avec l’exil pour se réincarner en son
sacrement. Mais l’illusion est brisée par le temps. L’être se retrouve face à
sa nudité, celle que nul miroir n’ose contempler. Mais il ne cessera pour autant sa quête, elle est indissociable de sa substance, il ne peut être qu'en inscrivant son corps dans une transcendance. Ainsi ce corps tendu vers cet ailleurs recèle les cendres de son anéantissement. L'être est du cycle perpétuel du désir, porté par une houle immense pour être aussitôt disloqué par le tranchant de son vide. Nulle libération n'est possible sauf lors des instances d'une lucidité éblouie qui nous enseigne que cette quête est le Rappel de la lumière. Il n'est que la lumière au bout du compte. Tout est lumière et tout nous ramène à la lumière. Il faut sans doute être de la rupture à soi-même, de la dislocation de nos chaînes, ainsi faire de son corps un don, une terre d'accueil, un corps dépouillé de tous les vestiges de l'attente pour que cette lumière soit. Il faut ainsi rompre avec soi-même, avec le cycle de notre perpétuel inachèvement, pour renaître à ce qu'on est, lumière, pure lumière.
Umar TIMOL
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire