lundi 22 février 2016

Une très belle élégie de Gillian GENEVIÈVE.

La lumière me rend inutile 
Je ne suis plus que le miroir ébréché 
Des paysages ailés
Du souvenir




Je reste dans le noir
À l'ombre de l'absence
Dans la poussière 
De ce temps non partagé




Depuis tant de nuits
Je ne me suis plus réveillé
Enlisé dans les songes
À l'abri sous l'auvent du sommeil




Ma peau n'a plus de mémoire
Je ne connais plus l'étreinte
Du langage 
Des caresses et du désir




Le froid s'est blotti contre moi
Le silence aussi est un verbe
Il se conjugue à la consigne 
De ces instants sans partage




Mais je n'ai pas le chevalet 
Les couleurs 
Et la toile
Pour me déshabiller le cœur




La plaie ne se ferme pas
Elle reste entortillée
À mes vers
Assiégés par la mémoire




J'ai le visage enfoui
Dans les vestiges
Et la tristesse
D'un amour sans fin




J'ai déjà connu l'exil
Le bannissement
L'exode et la fin de tout
Quand tu es partie




Je sais que tu ne m'entends plus
Traversée par l'oubli
Tu es à l'autre bout
De notre histoire




Mais moi dans le chaos qui s'étend
Dans ce lit vide de toi et de sens
À la lisière de l'aube
Et de la douleur




J'en suis au tout début.













Gillian GENEVIEVE

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