dimanche 29 juin 2025

F-X. MAHAH.

 















LIEU DU SILENCE.





A  J. TAURAND.









Un arbre s'est enraciné

Au bord d'un fleuve

Le bruissement de ses feuilles

se reflète dans l'eau

S'enivre d'illusion

Et tombe

S'accroche aux murmures des vagues

Qui s'en vont à la dérive



L'arbre est oublié



Enivrée d'océan

Mon âme s'en est allée

Perdue aux lèvres du vent

Cri perdu en quête du Lieu-dit du silence

Pour y enfermer ce Verbe vain du poème

d'un esprit gouailleur

Qui tambourine dès l'aurore à la porte

Close de l'exil.



Le bruissement des feuilles

d'un arbre oublié

narrait aux vents les aventures

d'un chemin sans retour



Mais le lieu du silence

Est toujours plus loin

Est toujours plus loin

D'errance en errance

Le bruissement devient rumeurs

S'accrochant à la nuit




Aux rêves

S'imbibe un parfum de vanilles

D'ylang-ylang

Et de ces plantes étranges qui poussent

Cachées au coeur de la sylve bleue

des hautes terres là-bas



Dans l'exil ne s'entend que

le bruissement d'un arbre oublié

de cet arbre qui n'est maison

que pour l'oiseau de passage



Je me souviens de cet arbre

Lieu d'escalade de l'enfance

De la première chute,

de la première  blessure

Mais le fleuve s'est tari

Et l'arbre est devenu

Flamme rougeoyante

Dans l'âtre pour nul repas

La flamme danse

La flamme chante

Et son chant est bruissement

De feuilles mortes



L'arbre déraciné au bord du fleuve

Est le seul repère de l'exil
























F-X. MAHAH.

In Sang d'ombre, Le Vert-Galant, 2004.



























All rights reserved.

















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire