jeudi 10 février 2022

Trois jolis textes de Serge-Mathurin THEBAULT (France).

 

 

 

LA FORMULE.

 

 

 

 

Dans deux jours, six mois, demain peut-être, je serai ciel.

Il suffira de mettre un peu de cire dans mes oreilles. Elle filtrera les sons extérieurs. Elle ne laissera passer entre leurs lobes que la fluidité des chants.

Elle les rendra sourdes à la note aiguë, aux beuglements et vagissements qui chargent le fond de l’air de la putréfaction des âmes.

Je cherche, encore, toujours et toujours, la formule de sa composition.

 

 

 

***

 

 

 

INTERPRÉTATION DES SIGNES.

 

 

 

 

Je voltige pareil à l’ombre sur les volets fermés de la fenêtre d’en face. J’effectue ma gymnastique avec ce corps tordu qui me sert d’enveloppe.

Je m’en sors bien. J’étends ma jambe jadis paralysée jusqu’au frontispice du ciel au- dessus ma tête. Je suis gaillard. Je fricote gredin avec l’air un texte lunaire.

J’ai rajeuni jusqu’aux poings. Je peux tenir aisément tout l’univers entre mes mains. Enfant, vous dis-je, je suis redevenu.

Je penche mon coude tournicoté jusqu’à l’arc de la bibliothèque. Je tâte l’intérieur de sa paroi. Quelques voyelles survolent ce geste. Il y a de la bleuté dans l’interprétation des signes.

 

 

 

***

 

 

SANS PRÉTENTION.

 

 

 

 

Elles naissent sans effort. Elles volettent au dessus de la page puis se figent sur elle, souvent dans sa marge. Je parle des phrases qui n’ont aucune prétention ni de leur naissance, ni de leur identité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Serge-Mathurin THEBAULT.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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