jeudi 3 mars 2022

Hicham OUADGHIRI (Maroc).

 

 

 

Blanc comme ta peau

Noir comme ton cœur

Gris comme mes pensées quand mes pensées, impuissantes, te hèlent

 

Blanc comme le lait de l’oubli

Noir tel la nuit du souvenir

Gris, comme ce faux-semblant de vie qui s’agite encore dans mes veines aigries

 

Je suis de silex, mon amour

Et je suis de givre

Et je suis de glace et de feu

 

Je suis tel le Sphinx

Assis sur mon trône millénaire

Je m’effrite silencieusement dans le silence de l’énigme

 

Il n’y a nulle attente à la mesure de l’attente

Attendre. Espérer.

Attendre et se dissoudre dans l’élément même de l’attente.

 

Attendre et mourir dans l’acte même d’attendre.

 

Quant à moi, je n’attends plus rien.

Je respire cet air vide. J’inhale cette absence amorphe. Comme si personne ni rien ne manquait à l’espace de mon attente. (Mais cette attente !) – Qu’est-ce qu’elle attend en moi ?

 

J’ai vécu jusqu’à ce jour sous l’aile diaphane (dans l’asile diaphane) d’un songe.

Fantôme.

 

L’attente n’attend plus rien.

 

Pas résigné (mais plus résigné que jamais). Attendant, je n’attends rien ni personne. Car cette absence a miné tout l’espace de la survie.

Il n’y a plus rien, mon amour.

Plus ni toi ni moi.

Plus d’espace même.

Tu peux à présent dormir.

Bonne nuit.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Hicham OUADGHIRI.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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