Zaffir GOLAMAULLY.

 

EFFET-MERE.

C'était l'histoire d'une mère

Dont l'amour était ephémère.

Belle bourgeoise des temps modernes,

Blonde gauloise, un brin terne.

Madame renonça à Notre-Dame.

Décida d'être femme sans état d'âme.

Raffolait de chaînes en perles.

Laissait chanter les beaux merles.

***

Vint bébé dans l'équation familiale

Scalpels imprécis de l'obstétricienne :

Cicatrices hideuses d'une césarienne.

Son sein à son sang, un refus radical.

Instinct maternel fit rarement surface.

Avec la petite ingénue, une relation de glace.

Or, cette petite gagnait en convexités.

Signe annonciateur de quelques complexités.

En compagnie, son reflet lui volait la vedette.

Mais au lieu de se confier à la gâchette,

Elle savait que vengeance ne saurait tarder.

Plus que quelques années pour la savourer.

Elle aussi portera les fruits d'une fatalité

Que ses déboires nommeront "maternité".

***

La cruauté d'une mère est sans limite.

Elle plonge sans gêne dans l'illicite.

C'est evidemment si facile de se taire,

Mais, admettons-le : quelle vie de...mère.

Zaffir GOLAMAULLY.

In POINT-BARRE, Revue de poésie contemporaine - N° 6, Cygnature, 2009 (Ile Maurice).