mercredi 7 novembre 2018

LE TERRITOIRE DU POÈME.



«Le froid habitait nos mains
et défaisait nos ventres
Nous fut alors donné
non pas de parler
ou de dire
un mensonge de plus
mais de toucher des mots
comme du soleil
de les pétrir comme une pâte
de lumière
une chair
enfin devenue vraie.»

                                           
        Le


   TERRITOIRE DU POÈME

                                                        MARDI  20 NOVEMBRE 2018 à 15H30
           BRASSERIE  « LE FRANÇOIS COPPÉE » (1er étage) 1, Boulevard du Montparnasse M° Duroc   
                                                                           (Consommation de 6,50 Euros)
   
   aura le grand plaisir d’accueillir 
  
                                                   
CLAUDINE  BOHI                           
             

 pour ses deux derniers recueils     
                                                                                      
                                                  METTRE AU MONDE     L’herbe qui tremble


                         et                      Naître c’est longtemps        la tête à l’envers


     
                                  Claudine BOHI   sera présentée par  Paul FARELLIER  
                                                                                      


Claudine BOHI :   J’ai très vite senti qu’entre le monde qui s’ouvrait à moi et la parole des adultes, il y avait quelque chose qui n’allait pas, quelque chose qui mentait, qui obscurcissait la lumière. J’ai écrit pour éclaircir. Et j’ai compris bien plus tard que les mots que je me suis mise à écrire, partout et sans cesse, avaient pour mission de lutter contre ce mensonge.    […]   pour moi, la poésie est une parole au plus près de mon corps, de la caresse, de l’amour. Elle me rassemble. Elle me réconcilie.    (En réponse à une enquête de la revue de poésie au « Coin de table» )


passage du mot                                                        toujours il s’agit de naître                                                     
passage de chair
         cela se recouvre                                               de revenir là        
         multiple                                                            où c’est venu
multiplié aussi 
         et c’est toujours                                                où ça vient
         la mise au monde
et c’est toujours                                                         où ça viendra
y consentir
         c’est toujours                                                     encore
         le franchissement    (…)                                               

         Claudine  BOHI    METTRE AU MONDE  L’herbe qui tremble      
              

Béatrice MARCHAL (…) il y a identité de l’acte créateur et de l’amour – l’amour est dans le corps/ ce qui lui fait naissance – ; ici encore s’approche la vérité de l’être : la couleur est/ ce qui t’enfante vrai et la terre où l’on aborde, dans la toile ou dans l’amour, offre le nœud simple/ du temps qui ne bouge pas, une éternité ouverte sur l’infini. S’invente à cette fin un vocabulaire particulier avec des verbes intransitifs rendus transitifs ; pourtant avant que ne nous touche/ la Voix demeurent la difficulté, la peur et la tentative de dessiner malgré tout une maison de signes pour une terre habitable. Survient alors la mise au monde en un glissement des mots à travers le corps maternel de la page.
Paul FARELLIER : (…)  retenons surtout ce qui reste central : les poèmes de Claudine Bohi s’affirment,  … dans l’expression d’un « être-femme » et, à ce titre, font œuvre de chair dans quasiment tous les sens que peut connoter une telle expression : d’abord, comme éros féminin ébloui tout aussi bien de son soleil intérieur que de la présence/ absence masculine ressentie à la fois comme interpénétration/ révélation de l’être intime et comme distance et altérité ; ensuite, au moins autant, comme véritable parturition et mise au monde d’une chair dont le poète nous dit qu’elle est « ce nom qui est le nôtre.



être née                                            brutalement la chair
tu ne sais pas le faire                       
longtemps                                        invente son mot

tu retournes loin là où                      inaudible et précis
c’est avant
                                                         la seule vérité
perdue                                              indéfiniment absente
                                                         dans sa présence
tu confonds
                                                         si forte
     (---)
                                                         dans le flottement
                                                         du vocabulaire

          Claudine  BOHI    Naître c’est longtemps    la tête à l’envers
Quatrième de couverture :  Que cherchons-nous en nous-mêmes et jusqu’au fond de la langue si ce n’est à échapper à l’étroit, à ce qui de nos vies et de nos pensées nous emprisonne ou nous rétrécit. Nous cherchons à naître à ce quelque chose qui nous habite mais que nous ne saisissons pas, à accéder à ce territoire d’avant les mots, ancien et à venir, qui scintille au fond de la parole, cette langue mélangée de corps. Ce territoire est inépuisable, et il est à tout le monde.  Ce territoire est infini comme le réservoir du langage.  Nous sommes plus grands que nous.  À charge pour le poète d’en donner témoignage.
                                                               ***

Claudine BOHI    vit entre Paris et Strasbourg. Elle est agrégée de lettres, psychanalyste et poète. Elle a publié une vingtaine de recueils, participe à de nombreuses revues françaises et étrangères, figure dans plusieurs anthologies. Elle collabore à de nombreux livres d’artistes, est traduite en plusieurs langues. Certains de ses textes ont donné lieu à des compositions musicales. Elle a été membre du comité de rédaction de la revue Le croquant . Elle dirige actuellement la collection 2Rives aux éditions Les lieux dits.

Bibliographie :
Car la vie est cerisetéléphone à ton arbre. Editions Chambelland, Le Pont de L’épée, 1983, Paris
Le nom de la mer, dessin d’Annie-Paule, Editions Chambelland, Le Pont de l’épée, 1987, Paris
Divan, Editions Chambelland, Le Pont de l’épée, 1990, Paris
Le mensonge de l’aile, avec des lithographies d’Eva David, Editions L.G.R, La Pierre Faillée, 1998, Paris
Atalante ta course,  coll. Modernités, éditions de La Bartavelle, 1999, Charlieu   prix Verlaine
L’ange fraudeur, coll. Le manteau du berger, éditions de la Bartavelle, 1999, ce livre reprend l’essentiel de ses recueils ainsi que de nombreux textes publiés dans diverses revues françaises et étrangères en vue du colloque Corps, âme et esprit de Cerisy en 1999. Communication de Claudine Bohi : le corps du poète.
Une saison de neige avec thé, éditions du Dé Bleu, 2004, Chaillé-sous-Les-Ormeaux
La plus mendiante, éditions Le bruit des autres, 2007, Limoges
Voiture cinq quai vingt et un, éditions Le bruit des autres, 2008, Limoges
(En 2008 la SNCF a acheté et distribué à ses voyageurs 2000 exemplaires de Voiture cinq quai vingt et un)
Même pas, éditions Le bruit des autres, 2010, Limoges,  Prix Aliénor
Loin partout, collection Les Cahiers du Loup bleu, éditions les Lieux Dits, 2012, Strasbourg
Avant les mots, coll. Po&psy, édition Eres, 2012, Toulouse
On serre les mots, éditions Le bruit des autres, 2013, Limoges   prix Georges Perros
La frontière est indécise, avec peintures de Germain Roesz, coll. DEssEins, Les lieux Dits éditions, 2013, Strasbourg
L’œil est parfois rétif, à partir de photographies d’Olivier Gouéry, coéd. Gal. L’œil écoute et Le bruit des autres, 2013, Limoges
Mère la seule, éditions Le bruit des autres, 2015, Limoges
Chair antérieure, à partir de dessins d'Ainaz Nosrat, collection 2Rives, Les Lieux Dits éditions, 2015, Strasbourg
Éloge du Brouillard, coll. Jour&Nuit, Les Lieux-Dits, 2017, Strasbourg
Train vague, éditions Faî Fioc 2017
METTRE AU MONDE  L’herbe qui tremble   2018
Naître c’est longtemps    la tête à l’envers 2018

                                                            ***

LECTURES     Claudine  BOHI   Paul FARELLIER   Catherine JARRETT   
                           
                                                                       ***

 
                             Le    
TERRITOIRE DU POÈME   animé par 

                                              Catherine JARRETT

Fondé par Anne STELL, repris en 2009 par Christian DEUDON et Nadine LEFEBURE, belle exploratrice des mers et des mots disparue en 2016,
                         le  TERRITOIRE DU POÈME  est associé à  La CLAIRIÈRE de NADINE )    





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