Sur
les murs du silence, les êtres dessinent les figures du sens. Qu’est-il au-delà
du mur ? Nul ne le sait. Qu’importe car ils ne cessent d’œuvrer. Il leur
faut ce sens et ses figures sont nombreuses et protéiformes. Figure d’un visage
qu’ils se mettront à idolâtrer. Figure d’un rêve qui a la forme de la matière.
Figure de l’invisible qu’ils ne pourront s’empêcher de désirer. Figure de la
chair qui les dénouera dans ses frasques. Ou encore figure des pulsions du mal.
Les êtres ne cesseront de chercher, de se chercher. Mains maculées d’attentes
et de sang, ils dessinent la précarité des corps, ils dessinent la force du
verbe, les métastases de la beauté, les vendanges de l’extase, ils dessinent la
destruction, leur destruction, l’axe contraire des consciences, l’écartèlement
des âmes, ils dessinent les visages de la compassion et ceux de la cruauté, ils
dessinent les conjurations de la mort, ils dessinent le sens ou ce qu’ils
croient être le sens, qui n’est autre que la manifestation de l’absence qui
règne en eux. Certains vont plus loin. Il ne leur suffit pas de dessiner. Ils
veulent savoir. Ils veulent comprendre. Ils récusent ce silence. Ainsi ils
égratignent le mur, ils tentent de l’ébrécher, ils s’y prennent avec violence
parfois, ils veulent perforer le mur, déceler son secret, ils n’en peuvent plus
d’attendre. Mais ce mur est fait de silence. Et le silence est intemporel
et le silence est revêtu de la parure de toute lumière. Cette lumière dont
l’écho parfois épouse les courbes des arabesques d’un sens qui toujours fuit.
Umar
TIMOL.
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