Retour à soi, alors que cette nuit est affligée d’un devoir,
celui de parfaire son obscurité. Retour à l’essentiel. Les cris cessent. Les
soifs ne sont pas pour autant taries. Elles sont des fleuves qui sillonnent son
corps. Mais retour à soi. À l’enfance qui sait les dérades de l’innocence.
L’être est parfois de tous les élans, l’ailleurs et ses concerts, ces mers
qu’il désentrave à force de désir. Mais que sont ces lieux, que sont ces
imaginaires face à cette apocalypse ? Apocalypse en effet. Nul mot n’est
plus juste, plus précis pour encenser ce qu’est l’enfance. Le monde peut là-bas
s’écrouler, la matière n’est que trop corrompue, les rides incinèrent désormais
toute peau, les malentendus s’affranchissent de leurs frontières, les cœurs
sont défaits, les hommes sont ce qu’ils sont, carnassiers revêtant des masques
toujours brisés mais l’apocalypse est. Il les enlace parfois si fort qu’il
entend sourdre en leur corps la genèse du souffle premier. Il les enlace
parfois si fort que son cœur scande l’aveu de sa solitude. Retour à soi. Nulle
césure n’épuisera les rythmes de cette nuit. Elle renferme l’apocalypse. Et il
sait dans leurs yeux les parcours de la lumière. Et il sait dans leurs rêves
les sanctuaires de son bonheur. Et il sait l’apocalypse qui assemble tous les
fragments de son corps pour qu’en l’amour il s’incarne. En l’amour de ses
enfants. Retour à soi.
Umar TIMOL.
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