Les oiseaux noirs,
par-dessus les toits, se répondent. Leurs becs durs émettent des cris
disgracieux, si sonores qu’on dirait des cris d’apocalypse. Ils ont, en tout
cas, le pouvoir de transpercer l’air, et de pilonner les tympans, de les
briser. Leur force âpre et singulière, il faut le dire aussi, profite de ce que
toutes les vieilles fenêtres soient ouvertes, béatement béantes sur une journée
estivale, blanche et moite. Sont-ils tout près ? Sont-ils très loin ?
Bien malin qui saurait le dire.
Invisibles à l’œil nu,
ils sont condamnés à n’être qu’imaginés. Seul le cri – mais au combien
magistralement – nous parle de ce qu’il y a en eux de ténébreux, d’intelligent, de
féroce, d’aigu…et, par-dessus tout, d’ubiquitaire. Brutalement, la véhémence de
leurs cisaillements acoustiques ne fait que nous rappeler tous les mondes
secrets qui côtoient le nôtre.
Texte et photographie : Patricia Laranco.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire