C’est une petite ruelle
inclinée que l’on ne voit pas,
coincée entre deux lourds pâtés
d’immeubles, elle fuit les regards.
***
Qui prêterait attention
à sa pente si modérée,
à la discrétion de ses murs
qu’aucune vitrine n’égaie ?
***
Tout juste est-elle un raccourci
que traversent fort peu de gens
mais, ce matin, dans le soleil
ses pavés, percutés d’argent
lui donnent un ton irisé
de corps de truite arc-en-ciel.
***
C’est une modeste ruelle
écailleuse, qui part de biais,
qui plonge, avec des airs glissants
pour se soustraire à vos coups d’œil
et cependant, ce matin-là
au coin de mon champ de vision
de marcheuse qui va tout droit
sur la grand-rue,
elle étincelle !
***
Malgré moi
je tourne la tête.
Patricia Laranco
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