LA TRANSE.
à Aimé
Césaire.
La
transe
qui
obscurcit l’esprit
et
qui l’éclaire – en même temps ;
l’état
second
qui
survient,
où
fulgurent
les
intuitions,
les
visions
d’images
acérées,
les
mots rythmés qui pensent beau
télescopages
inattendus
comme
issus
de
sorcellerie
qui
les fait sombres
ou
rutilants.
L’état
second
de
la pensée
ivresse
de toupie, Pythie
ou
bien de derviche tourneur
qui
vous ouvre des dimensions
fermées
au commun des mortels,
au
tout-venant d’esprit banal.
La
transe
voyage
enchanté
qui
vous soustrait
au
quotidien
et
vous entraîne en ses sillons,
ses
dédales minotaurins
où vous risquez
d’être
mangé
ou
de resurgir en phénix.
La
transe
qui
vous envoie loin
tel
un long jet d’épilepsie
où
l’automate
écrit
pour vous,
la
transe où l’on vous croit
drogué
ou
peut-être délirant, fou –
mère
de tous les flous sauveurs
en
absence en lévitation
que
connaissaient depuis toujours
les
chamanes et les plongeurs
des
abysses les plus profonds
et
leurs héritiers réprouvés
à
présent
presque
disparus :
les
poètes – sorciers du mot.
Patricia Laranco.
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