dimanche 14 avril 2024

Le poète mauricien Gillian GENEVIEVE nous parle de sa vie et de l'écriture.

 



Il s’agit d’écrire. D’aimer aussi. Pour saisir au vol le temps, ses ombres et ses lumières, la vérité crue de l’instant, mais également l’indicible et le non-dit.
Pourtant, je sais bien que, paradoxalement, le fugace est volage et ne s’offre pas d’emblée.
Libre, il papillonne de seconde en seconde, laissant peu de traces dans son sillage. Il nous laisse des bribes, le silence et l’oubli en guise de consolation.
Mais, pour le meilleur et pour le pire, les poètes sont moins enclins à la perte de mémoire; ils sont même chargés de mots laissant chez eux très peu de place au vide et à la légèreté.
Écrire en devient alors une nécessité, une cure, la possibilité de se délester du trop plein des échos du monde.
À la lisière d’une trop grande lucidité et de la folie, j’écris la lumière, l’amour et le devenir.
Je sais l’insensé de la démarche mais je suis né pour m’éprendre et transmettre; le silence n’est pas à l’ordre du jour et de ma vie : j’ai l’éternité pour me taire et encore un peu de temps pour parcourir le chemin du désir et de la parole.
Deux mots pour résumer une vie : écrire, aimer.












Gillian GENEVIEVE.













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