mardi 2 avril 2024

Un texte de Patricia LARANCO (Moris/France), LE SILENCE AU FOND DU LOGIS.

 











Le silence est une paresse du cerveau.

Une apathie qui berce l'assemblée des 

choses.

Le silence est parfois plus vide qu'un grenier 

abandonné.

Qu'un souvenir-mirage où s'épanouirait la 

roue d'un soleil de raphia si immense qu'il ne 

pourrait, bien sûr, qu'être content de lui.

Le silence est parfois aussi rencogné, 

humide, ronchon. Pareil à un enfant puni, 

fermé, là, au fin fond d'une petite cuisine 

bancale et exiguë.

Le silence emprunte beaucoup à la couleur 

de certains jours. Granitique ou 

marécageux, spongieux, charbonneux, 

aveuglant...

Il leur emprunte aussi l'odeur : moisissure, 

feutre, pain chaud, bois des meubles 

statiques et lourds...senteur des aiguilles de 

pin, de l'attente-bâillon-et-nappe.

Mais pourquoi je vous parle de ça ? 

Sinon...pour cerner un silence ? Que j'ai senti 

peut-être en moi. Ou plus loin, au fond du 

logis.














Patricia Laranco.

29/12/2020.










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