vendredi 28 juin 2024

Cinéma indien : Un ARTICLE du journaliste mauricien Sedley ASSONNE sur le film "MAHARAJ" et sur le problème des gurus violeurs.

 



Sur Netflix,
“MAHARAJ”, plus que jamais d’actualité !




« Maharaj », réalisé par Siddharth Malhotra et actuellement projeté sur Netflix, est inspiré d’une histoire vraie survenue en 1862, alors que l’Inde est encore sous le joug de l’Empire Britannique. Karsandas Mulji s’apprête à se fiancer avec Kishori. Mais avant de se projeter dans la vie de couple, la jeune fille va chercher la bénédiction du religieux dont l’influence est omniprésente sur le village. Mais la jeune fille va plutôt se retrouver dans les bras du démon, le Maharaj utilisant surtout son pouvoir pour séduire les filles du village.
L’affaire aurait pu en rester là. D’autant plus que Kishori pense que donner sa virginité à ce « saint » est chose normale. Mais Karsandas, qui avait surpris le religieux en pleine action avec sa fiancée, va mener une croisade personnelle pour que le Maharaj paie pour ce qu’il a fait. Car Kishori, par honte, se suicidera.
C’est dans le journal où il travaille qu’il va dénoncer le démon. Mais les propriétaires, par peur de subir la pression des dévots du religieux, cessent toute collaboration avec leur journaliste. Mais rien ne décourage Karsandas. Qui crée son propre journal. Et même quand le Maharaj va le poursuivre en diffamation, il accepte ce combat et c’est la Cour qui décidera de son sort. Et de celui du religieux.
Interdit de sortie pour cause de sujet brûlant, et les « religieux » voulant le bloquer, " Maharaj " a finalement eu gain de cause, et les juges de la Cour Suprême de l’Inde démontrent qu’ils ont l’esprit libre et ouvert. Véritable pamphlet contre le fanatisme religieux, ce film est plus que jamais d’actualité. Et c’est comme si cette histoire se passait de nos jours. Si le sujet est autant prenant, c’est aussi grâce aux acteurs qui le portent. Et pour ce genre de réflexion sur le bien et le mal, il faut que les deux protagonistes soient au sommet de leur art.
Jaideep Ahlawat est chargé d’incarner ce religieux séducteur de femmes, syphilitique et vampirisant. Et l’acteur s’en sort très bien, dans un jeu tout en nuances. Il n’en fait jamais trop, se contentant de sourire, comme aiment le faire les « saints » qui portent habits religieux, et qui font croire qu’ils apportent tout le bonheur du monde à leurs fidèles. Face à lui, Junaid Khan, le fils d’Aamir Khan, dont c’est le premier rôle à l’écran, est tout autant prenant dans cette naïveté et ce courage qui le portent dans ce combat. Un rôle difficile, qui jette aussi une lumière crue sur ces combattants de l’ombre qui ont aidé à façonner l'esprit des Indiens.
Ce film donne donc l’occasion de voir le formidable travail entrepris par Karsandas Mulji. Siddharth Malhotra réussit à recréer l’Inde de cette époque. Et s’il choisit un jour de Holi, avec une danse typique Bollywoodienne, c’est aussi pour rappeler que c’est pendant ces fêtes religieuses que les Maharaj choisissent leurs proies parmi celles venues adorer les dieux. Il y a des dialogues puissants tout le long du film. Dont un qui soutient que pour avoir accès aux dieux, il ne faut point d’intermédiaires. Et surtout pas de faux prophètes !
On comprend donc pourquoi certains se sont sentis menacés par le message du film. Qui est, comme souligné, inspiré d’un fait véridique. Maintenant, que je vous raconte l’histoire d’un Maharaj au niveau local. Qui fut dénoncé par le journaliste Abhi Ramsahaye dans le quotidien où il travaillait. Le « religieux » faisait exactement comme le Maharaj du film et violait les jeunes filles qui faisaient partie de son cercle de fidèles. Quand une des filles le dénonça, ce « religieux » eut pour défense, devant le comité de direction de l’ashram situé dans le sud du pays, qu'il avait pris la jeune fille pour une déesse ! Il fut « exilé » en Angleterre, mais retourna tranquillement dans l’île, et ne fut jamais inquiété par la police. Du fait que les parents décidèrent de ne pas aller plus avant pour protéger leur fille. Merci à Abhi Ramsahaye, un fin fait-diversier, qui n’hésita pas à dénoncer ce faux « religieux ».
Et merci à Yash Raj Films d’avoir donné une chance à Siddharth Malhotra de mettre en garde contre les Maharaj qui continuent de jeter leur dévolu sur de jeunes innocentes. A voir absolument sur Netflix, pour Junaid Khan. Et surtout pour le bon travail entamé par Karsandas Mulji !






Sedley ASSONNE.




























Crédit ; Sedley ASSONNE.











Source : site de Netflix.





























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