jeudi 27 juin 2024

Ecoutons cette déchirante complainte de veuve, restituée par le poète sénégalais El Hadji Gana SENE...

 










LE SILENCE D'UNE VEUVE.





La mort serait-elle plus amoureuse de toi que moi

Pour t'emporter ainsi avec elle, me laissant sans joie ?

Serais-tu tombé, toi aussi, sous son lointain charme ?

Tu t'es laissé faire alors que, contre elle, tu étais ma seule arme.




M'abandonnerais-tu pour ta maîtresse si égoïste : la mort ?

Tu m'as toujours aimée et chérie; m'aimes-tu encore ?

J'aurais préféré le poids de la terre à celui du ciel

Qui m'accable. Le soleil est éteint et la lune n'est plus belle.





Les étoiles aussi ne reflètent plus ton éclatant sourire.

J'ai encore besoin de tes bras qui se hâtaient toujours de me couvrir :

Préfèrerais-tu les étreintes de la mort à mes caresses ?

Qu'aurais-tu à lui trouver ? Beaucoup plus de finesse ?




Que serais-je sans toi ?...Combien de fois te l'ai-je demandé ?

Ai-je le droit de dire que tu m'as trahie et abandonnée.

Je ne sais pas. Je ne sais plus rien, sinon que je suis malheureuse.

Oui, ta mort a dénudé ma vie en déchirant sa robe rose.















El Hadji Gana SENE, alias Le Benjamin des Poètes.

24/02/2020.















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