La solitude épure les contours du monde.
La poésie, intermédiaire entre la langue et le
silence...
Avant
de te demander où peut bien se trouver la réponse, demande-toi d'abord où
exactement réside la question qui la sollicite, l'appelle.
Il y a des questions sans réponse. Mais jamais de réponses sans
questions.
Des presciences déjà anciennes (telles celles de penseurs
comme Aristote et Spinoza) ou beaucoup plus récentes ( cf. l'œuvre de René
GIRARD) ont été confirmées, dans les années 1990, avec la découverte, par la
recherche neurologique , des neurones-miroirs, lesquels sculptent chez l'Homme
un véritable "cerveau mimétique" auquel notre nature doit tout autant
son empathie si généreuse que son envie, ce que la Bhagavad-Gîtâ dénomme, pour
sa part, "la paire des opposés" (Amour et aversion,
désir d'écarter l'autre). Le propre du désir résiderait dans l'envie de se
substituer à l'autre en tant qu'il est modèle, car ces neurones (dits
"miroirs") sont, d'abord, ceux de l'imitation (ils existent aussi
chez le singe).
N'est-ce pas, en un certain sens, à "désespérer " de notre propre nature, à douter de la confiance que l'on peut se sentir autorisé à placer en elle, étant donné que cette ambiguïté vraiment fondamentale se trouve ancrée dans les structures biologiques même de notre cerveau?
Ainsi le triomphe de l'Amour sur la Haine nous semble-t-il, à partir de là, un faux problème. La compassion et la tentation coléreuse d'éliminer le modèle-rival naissent rigoureusement de la même source. Ils sont, par essence, c'est à dire de manière "incurable", jumeaux, ou même, peut-être, encore plus proches que cela : siamois.
L'Homme, mesuré à cette aune, ne cessera pas de sitôt d'être ce qu'il est : dans le meilleur des cas, peu sûr, et dans le pire, insupportable (voire dangereux pour son pareil).
Le véritable "péché originel" ne serait-il pas l'envie, la jalousie ?
N'est-ce pas, en un certain sens, à "désespérer " de notre propre nature, à douter de la confiance que l'on peut se sentir autorisé à placer en elle, étant donné que cette ambiguïté vraiment fondamentale se trouve ancrée dans les structures biologiques même de notre cerveau?
Ainsi le triomphe de l'Amour sur la Haine nous semble-t-il, à partir de là, un faux problème. La compassion et la tentation coléreuse d'éliminer le modèle-rival naissent rigoureusement de la même source. Ils sont, par essence, c'est à dire de manière "incurable", jumeaux, ou même, peut-être, encore plus proches que cela : siamois.
L'Homme, mesuré à cette aune, ne cessera pas de sitôt d'être ce qu'il est : dans le meilleur des cas, peu sûr, et dans le pire, insupportable (voire dangereux pour son pareil).
Le véritable "péché originel" ne serait-il pas l'envie, la jalousie ?
Réfléchir sur les rapports entre les hommes et les femmes,
aborder cette question cruciale, il me semble, en parler, ce n’est pas être « féministe »,
mais, simplement, être « sociologue », voire bien souvent, hélas,
dénonciateur (-trice) des injustices sociales flagrantes qui parsèment nos
cultures humaines.
Les
hommes ont, d’une façon assez générale, le sentiment que, si les femmes devenaient
authentiquement leurs égales au plan social, ils éprouveraient beaucoup plus de
difficultés à devenir, à être des hommes à part entière. L’évolution
traditionnelle de l’individu masculin passe, très malheureusement mais
obligatoirement, dirait-on, par une phase de mépris et de dévalorisation totale
des « filles » qui mérite tout de même bien d’être soulignée.
Se
démarquer à tout prix des filles, de la condition féminine (au besoin, en la
rabaissant, en la salissant ou en l’agressant)… Exalter outrageusement les
modèles de comportement masculin « hypertestostéroniques » tels la
poigne, la violence, la dureté, l’héroïsme, le machisme sous tous ses aspects,
la fraternité masculine hautement solidaire et défensive (contre les
femmes ?)…
Est-ce
vraiment une étape si essentielle, si indispensable ?
Ladite
étape, en tout cas, n’est-elle pas manifestement à la racine de toutes les
formes de misogynie, de gynophobie, de discrimination sexiste dirigée contre
les femmes ? Certains psychanalystes (éminents ou pas) feraient tout de
même bien d’y réfléchir.
L’illusion est partout. Nous sommes à nous-mêmes notre propre
illusion.
Lorsqu’on
vieillit, on supporte de moins en moins la disparition des choses.
Serait-ce
parce que l’on sent, au fond de soi, l’échéance finale approcher ?
Serait-ce parce qu’on perçoit, bon gré, mal gré, le « langage du
Temps », le tic-tac de l’horloge biologique autant que celui du fait
chronologique ?
On
s’accroche aux objets, au cadre de vie tel qu’on l’a longtemps connu, on fige,
on fossilise ses habitudes. On verse très souvent, dans ce qu’il est convenu
d’appeler « le conservatisme de granit des vieux ». Une peur sourde –
que l’on n’identifie même pas toujours – se glisse, s’infiltre.
On aime
chaque jour moins voir les choses et leur routine se modifier et, ce faisant,
trahir l’action devenue menaçante, hostile, traîtresse de l’éphémère qui ronge
en sous-main mais, à vous, devient de plus en plus décelable. On se met à en
vouloir à l’instabilité, à l’inconstance de l’Univers, cet amant volage entre
tous.
D’abord,
ce sont des rues familières qui changent d’aspect, des boutiques qui ferment.
Quelques temps après, ce sont des personnes que l’on avait coutume de voir de
façon plus ou moins régulière, des connaissances qui faisaient partie du décor
– tels, par exemple, des voisins, ou des commerçants du quartier que l’on
habite – qui s’éloignent géographiquement à des distances trop importantes.
Plus
tard encore, il s’agit – affaire beaucoup plus sérieuse – de proches (parents
ou amis) avec lesquels les divers aléas de la vie nous font perdre contact, ou
qui s’absentent carrément et définitivement de ce monde…
Le
changement, peu à peu, vous devient en quelque sorte un ennemi. Il vous
inflige, les années passant de plus en plus de pertes ou de deuils, de manques
parfois lourds à porter. Et le conservatisme s’installe, d’abord comme une
forme de résistance. Avant de s’enkyster, de s’encroûter, de vous
« momifier » au point de vous rendre, à terme, inapte à tout sursaut,
à toute forme de souplesse, à tout réel désir de « recommencer tout à
zéro », de « relancer » (fût-ce partiellement) la
« machine ». Vous voilà enfermé, emmuré avec et à l’intérieur de
votre passé. Le tour est joué. Vous n’avez plus désormais que lui ; il
vous a, en quelque sorte, « pris en otage ». Le tête à tête qui
s’installe avec lui vous hypnotise, vous berce. Mais, tout en même temps, il
vous éloigne de la marche vivante du monde. C’est en ce sens, me semble-t-il,
qu’on peut parle d’ « aliénation » à propos de la vieillesse.
Dans le prolongement des raisonnements de la physique quantique,
on en serait presque amené à penser que Dieu (nom que je donne ici par pure et
simple commodité, sans aucune référence à la moindre religion humaine passée ou existante) s’amuse à souffler un nombre
incalculable de bulles de savon ou de ballons gonflables à l’intérieur de
l’espace vide (ou soi-disant « vide », car, en fait, sa nature est
bien plus complexe, il est quelque chose de présent, d’actif) que l’on
pourrait, peut-être, fortement soupçonner d’être infini. Lesdites
« bulles» sont autant d’Univers, parmi lesquels on compte le nôtre (qui, à
notre pauvre échelle, est incommensurablement énorme)- et elles ont, sans
doute, été « soufflées » par autant de phénomènes dénommés « Big
bangs ». Dans chacun de ces Univers (insistons là-dessus, innombrables)
existerait, aux dires de certains physiciens très en pointe, une version à
chaque fois différente de chaque être, de chaque phénomène existant dans notre
propre Univers. Nous existerions donc à une multiplicité d’exemplaires, et
affublés d’une multiplicité de « destins » - un peu comme dans un jeu
de miroirs colossaux. Comme si « Dieu », en somme, s’amusait à donner
corps à tous les possibles, à toutes les variantes, à tous les avatars, à
toutes les évolutions et à tous les états concevables (lesquels, quelquefois,
tiennent à des modifications totalement aléatoires, infimes, voire
imperceptibles et donc imprévisibles, façon « effet papillon »).
Rien qu’à « penser » tout ceci, on s’en avise, la tête
nous en tourne. Le « multivers » nous apparait d’une richesse
surprenante, au-delà de toute imagination. Quel formidable « jeu
virtuel » !
Depuis quelques temps, en France comme aux Etats-Unis,
semble-t-il, la majorité (pourtant souvent qualifiée de
"silencieuse", de "sans histoire"), s'est mise à grincer
des dents et à gratifier les diverses minorités d'une jalousie assez aberrante.
Comme si appartenir à une minorité était quelque chose d'avantageux, de drôle, de presque "jouissif" ! Ce que veulent ces "majoritaires", qui s'estiment "lésés", dépouillés du pouvoir et de la "suprématie" juste parce que quelques minoritaires ont pu, ici et là, à dose homéopathique, conquérir un peu de ce qui leur ressemble - ou se trouvent médiatisés, en fait, c'est "le beurre et l'argent du beurre".
Ils voudraient avoir des prétextes à se plaindre, à se victimiser, au nom de l'éternel principe du "moi aussi !", pour que l'on s'intéresse à eux et que l'on s'occupe d'eux de la même façon que les "bonnes âmes", les tenants de la fameuse "bien-pensance" qu'il est devenu, ces temps-ci, tellement à la mode de stigmatiser ou de moquer - ont tendance à le faire pour les marginaux, pour ceux qui subissent, un quelconque "handicap social". Et, en même temps, ils tiennent absolument à continuer à jouir des avantages que leur confère leur position de majoritaires, dont ils ne désirent pas perdre la moindre miette.
Si ce n'était pas aussi absurde, aussi grotesque (et aussi potentiellement dangereux), ce serait du plus haut comique.
Evidemment, les épouvantables actions terroristes perpétrées par des groupuscules de fanatiques religieux à moitié fous qui, de loin en loin, touchent l'opulent monde occidental et la propagande réactionnaire et xénophobe de certains partis politiques à l'intérieur de ce même monde ne sont sûrement guère faits pour arranger les choses.
Comme si appartenir à une minorité était quelque chose d'avantageux, de drôle, de presque "jouissif" ! Ce que veulent ces "majoritaires", qui s'estiment "lésés", dépouillés du pouvoir et de la "suprématie" juste parce que quelques minoritaires ont pu, ici et là, à dose homéopathique, conquérir un peu de ce qui leur ressemble - ou se trouvent médiatisés, en fait, c'est "le beurre et l'argent du beurre".
Ils voudraient avoir des prétextes à se plaindre, à se victimiser, au nom de l'éternel principe du "moi aussi !", pour que l'on s'intéresse à eux et que l'on s'occupe d'eux de la même façon que les "bonnes âmes", les tenants de la fameuse "bien-pensance" qu'il est devenu, ces temps-ci, tellement à la mode de stigmatiser ou de moquer - ont tendance à le faire pour les marginaux, pour ceux qui subissent, un quelconque "handicap social". Et, en même temps, ils tiennent absolument à continuer à jouir des avantages que leur confère leur position de majoritaires, dont ils ne désirent pas perdre la moindre miette.
Si ce n'était pas aussi absurde, aussi grotesque (et aussi potentiellement dangereux), ce serait du plus haut comique.
Evidemment, les épouvantables actions terroristes perpétrées par des groupuscules de fanatiques religieux à moitié fous qui, de loin en loin, touchent l'opulent monde occidental et la propagande réactionnaire et xénophobe de certains partis politiques à l'intérieur de ce même monde ne sont sûrement guère faits pour arranger les choses.
Aimer d'amitié est plus beau qu'aimer d'amour.
Chaque objet ou réunion d'objets que nous regardons ne nous
présente jamais que l'un de ses (milliards) de visages, c'est à dire de façons
de se présenter.
Si, la science et l'art possèdent un certain
point commun : ils cherchent.
Le système colonial
est, en soi, un crime contre l'humanité.
Même s'il a été aboli
officiellement, il laisse encore, sur cette planète, beaucoup de déformations
d'esprit et de douloureuses séquelles.
Exorciser ses effets
n'est et ne sera pas une tâche rapide, ni facile.
Car il s'agit là d'une
violence (tant matérielle que culturelle et mentale) qui s'est tout de même
prolongée près de cinq siècles, qui a marquées des populations entières au fer
incandescent, et dans le cadre de laquelle le métissage n'a pas pu s'effectuer
dans des conditions saines.
Les gens aiment.
Mais leur amour est sélectif et
narcissique.
Ils aiment qui leur plait, leur
ressemble, ou répond à leurs intérêts.
Hors de cela, c'est, au mieux,
l'indifférence, au pire, l'hostilité, la crainte.
Chez tous les groupes humains, les
membres de la communauté ont tendance à n'appeler "Hommes" que
ceux/celles qui partagent avec eux le même aspect physique, la même langue et
la même culture.
Bouddha avait parfaitement raison de prôner la voie du juste
milieu.
Mais sans doute avait-il compris que l'un des principaux problèmes de la nature humaine résidait dans la difficulté qu'elle a à trouver - et à garder - un pareil équilibre, que ce soit dans le domaine des affects, des pensées ou des actions/comportements.
Le "trop de " ou le "pas assez de", telles sont ses pentes naturelles, spontanées.
Mais sans doute avait-il compris que l'un des principaux problèmes de la nature humaine résidait dans la difficulté qu'elle a à trouver - et à garder - un pareil équilibre, que ce soit dans le domaine des affects, des pensées ou des actions/comportements.
Le "trop de " ou le "pas assez de", telles sont ses pentes naturelles, spontanées.
P. Laranco.
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