samedi 26 mars 2016

DU SAVOIR DE L'ARBRE ON NE PEUT PRIER MAIS ON PEUT CONSTRUIRE, in poème de Alain MINOD.


Ce corps qui fut de carbone et herses noires
S'est ramifié pour trouver sa pleine histoire
Se recouvrant d'un duvet mauve et si soyeux
Dès le printemps qu'il affiche cérémonieux...



Les orages et le vent ne l'ont sidéré
Un camélia épanoui contre un muret
Lui est un bien joyeux compagnon de fortune
Affichant ses fleurs rouges en globes de lune



Et le soleil hésite encore entre ces murs
Il ne semble d'ailleurs toujours ni prêt ni mûr
Pour arroser nos ruelles et avenues
De tous ses flots de lumière gracieuse et nue



Mais Paris s'est mis à danser entre les ombres
Il n'est de mise de flancher contre le sombre
Éclairs de ses amis ! Franchissez l'horizon
Et tout vous est remis sauf l'arbre de raison



Mystère en floraison ! Instruisez ce savoir :
C'est la froide saison qui n'a détruit l'espoir
Si s'engouffre l'azur parmi toutes les têtes
Si rougeoie le futur : il n'y aura défaite



Des monstres mettent feu à l'amitié réelle
Ils montent tout un jeu pour cacher tout son ciel
L'incendie ne prend pas sauf qu'avec la terreur
Nous refaisons un pas pour printemps en nos cœurs




Relâchons cette bride brisant nos passions :
Promesse qui liquide pensée comme action...
L'alchimie – la magie des arbres scintillants
Voilà ce qui régit tout avenir brillant




Et si notre soleil nous donne un coup de main
Fasse donc que s'essaye un présent pour demain
Car il est à nous tous cet arbre universel
Du moment qu'il nous pousse à trouver le bon sel...




Où se construit l'écume en nos marées d'espoir
Et trouvons-la la lune où s'apprêtent nos soirs
C'est dans ce grand ressac que s'affrète un navire
Imaginons-nous Pâques où travail est désir




Nous aurons calculé le trajet d'un voyages
Après avoir halé notre droit sans ambages :
Autre résurrection de tous nos cœurs meurtris
Sans la déréliction de voir leurs fleurs flétries




O L'arbre du savoir ! Non ! Qu'on ne te délaisse !
Il nous faut vraiment voir en Paris ta sagesse
Au milieu des affronts entre ombres et lumière
Nos yeux s'attireront dans l'amour de la terre




Ville : notre océan - rentrera dans la fièvre
Et nos regards saillants grandiront dans la trêve
Nous percevrons alors qui nous fait cette guerre
Gardons ce seul trésor qui ne soit délétère :




Cette paix entre nous jaillissant comme source
Qui se roule et dénoue l'attache à des courses
Fera lien du lointain et de Misère proche
Ce qui tient en un train comme paix qu'on décoche :




Tout ce vif entrain à nous sentir unis
Dans un même destin en sortant de ce nid
Où l'inconnu déteint en habit d'ennemi
Sur l'arbre assassiné : Misère qu'on dénie !




O Fleurs si piétinées ! Entrez bien dans nos cœurs !
Mais printemps qui commence est déjà sur nos seuils
L'expulsé en souffrance appelle un bel accueil
Que nos yeux étonnés taisent toutes rancœurs !




Sourire en la forêt retrouve ta clairière
Sans que soient desserrées tes traces sur la terre
Des arbres bien vivants entraînant fleurs et fruits
A nous rendre savants pour tous nos usufruits...




Sans qu'Empire les pille ou même les détruise
Nous serons à la ville pour ce Droit qu'il épuise
Nous le tiendrons bien haut – Nous : ces herbes sauvages
Il faudra ainsi ôter de nos corps la rage...




Car ne participer au festin des empires
Et trouver notre paix en mutins du désir
Restant sauvage et tendre – on saura reconstruire
En sage cœur à tendre en un corps dur à cuire :




Savoir juste et utile en ce monde-chaos
Où vampire mutile en nous prenant l'écho
De ce qu'il fait de pire : sucer le sang d'innocents -
Pour savoir avertir les princes bien puissants :




Qu'il est temps d'en finir avec l'arbre au savoir
Mais cet écho est vide dans tous leurs abreuvoirs
Car est bien livide leur image au miroir
Qui ne peut parvenir à briser notre espoir




Et que l'on se pavane ou simule des cris
On demeure pauvre âne qui déplore puis prie !











Alain MINOD.

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