mardi 8 novembre 2016

Richard TAILLEFER (France).

Pardon pour mes jérémiades à quatre sous. Je me retire en douceur. Il n’y aura pas de flag, ni autres coups tordus à la petite semaine. Le chapeau bien enfoncé sur le crâne, je m’en vais affronter les vents contraires. L’oreille aux aguets, avec cette petite grimace de circonstance. J’ai ri parfois de désespoir, de tous ces lendemains qui conduisent à une impasse. Ici, tout le monde ressemble à tout le monde. Vie de faussaire, de plagiat et de déceptions infinies. Il y a toutes ces nuits profondes où nous ne sommes plus que des ombres au milieu des fracas. Demain, il faudra, sans préavis, vendre notre âme pour quelques restes d’humanité.

Lourds de pensées muettes
Mes maux se consument en secret

Qui m’adressera une ultime missive
A travers les nuages ?

Qui annoncera le retour du printemps
En plein ciel ou parmi les hommes ?



















Richard TAILLEFER.
Texte inédit extrait du manuscrit Va où le vent t'emporte. 


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