samedi 4 mars 2017

Un poème de Patricia LARANCO, RÉGRESSION.

Notre peau nue est sans défense
elle a tant besoin
de chaleur;
entre le vertige de l'air,
le vide de l'infini, creux,
incommensurablement froid
et son tout mince parchemin
nulle écaille, ni cuir, ni poils
ne viennent s'interposer.
Alors, nous aimons nous glisser
sous les plumes des édredons,
sous les laines qui sont nos nids,
dans nos couches où
nous régressons.
Nous nous laissons envelopper,
emmailloter par leur douceur
heureux de retrouver, d'instinct
le chaud abîme
de l'abri;
la sécurité entourée
qui a baigné tant de fœtus.



Car il sommeille en nous, toujours,
ce réflexe d'enfouissement,
cette nostalgie
des terriers,
des tanières
qui nous protègent.

















Patricia Laranco.

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