Je me dirige vers le nord. De
nombreux torrents m’accompagnent. Le temps est clair. On distingue avec peine
les arbres en fleurs d’un verger oublié. Près de la porte en bois, j’entends
les derniers aboiements du chien. En chemin, je croise un laboureur, une houe
sur ses épaules nues. J’oublie les embarras du monde. Depuis mon belvédère, je
vois surgir le soleil de la mer. Les jours sont aussi brefs que l’arrêt d’un
passant qui va loin.
Voyageur où
seras tu ce soir ? Je vais, je viens sans fin. A mes pieds point de chaussure, si ce
n’est le givre. Mes bras n’en peuvent plus de tant de haine colportée. Parfois,
je me suis intolérable à moi-même, de colère je maudis le ciel. Mille détours
indécis est ma route. Ne laissez pas vide ce gobelet du cœur que je vous tends.
Je regarde un oiseau qui vole et disparaît.
Partout devant moi, cette immense étendue.
Partout devant moi, cette immense étendue.
Lourds de pensées muettes
Mes maux se consument en secret.
Mes maux se consument en secret.
Qui m’adressera une ultime missive
A travers les nuages ?
A travers les nuages ?
Qui annoncera le retour du printemps
En plein ciel ou parmi les hommes ?
En plein ciel ou parmi les hommes ?
Richard TAILLEFER.
Texte inédit
2017
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