et je m’ensevelis
dans l’ombre et dans
ses plis
je m’enfuis je m’emplis
multimicroscopique
multimilliardaire
en
microscopies
ondées
j’attends toute tassée
à l’état de noyau
de point le plus
opaque
et le plus
ramassé
infinitésimal
dans la coque d’obscur
et , obscur
de l’obscur ,
je respire et je vis
Nul n’advint
nul ne vint
nul téléphone
ne sonne
le silence soulève
lentement-doucement
sa série de côtes abruptes ,
rébarbatives
il densifie mes propres côtes inanimées
C’est justement parce qu’il
est ce qu’il
est : le silence
qu’il a ce pouvoir d’
installer ,
d’opacifier en pacifiant ,
de solidifier ce qui n’est déjà plus le
temps ,
de figer ce qui est déjà
au-delà de l’espace
de calcifier , de calciner
ce qui se tient
sur la crête pourtant ténue et fugitive
à plus d’un
titre tire d’ailes
Le toit de
serpents bleus ,
d’écailles de soleil
joue à flou
avec l’adhérence de poussière insistante
qui empâte les terrasses de la ville ;
le mauve et le rouge du soir
emportent le vent
,
le diluent dans quelque pesant rêve africain
que chaque palmier enrichit
d’égarement
absent
Heurtrissure
de ce qu’on
dit
ciment lumineux
pour paraphraser l’un –
si ce n’est
négaphraser
l’herbe ,
l’orbe
l’or
l’orbherbe
Patricia Laranco.
In Etat second, manuscrit inédit,
1996.
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