Cela fait un mois déjà que je suis à
ta poursuite. Et finalement hier, je suis allée à l'endroit habituel où nous
nous sommes rencontrés pour la première fois. Oui
j'ai osé. Puisque c'est là que je pouvais enfin te parler, sans même te voir,
te toucher, t'admirer, comme je l'ai toujours fait. C'était facile de te
retrouver avec ton odeur qui est restée attachée à chaque feuille d'arbre du
parc. Je sais qu'entendre ma voix, cette voix anxieuse, serait pour toi, la
pire des choses qui puissent t’arriver. Une voix qui ne s'incline jamais même
au pied de l’immensité de la mer. Mais j'ai osé. Comme je l'ai toujours fait.
Depuis notre première rencontre, jusqu'à cette présente minute. Tu le sais.
C'est ce qui t'a attiré vers moi. Le fait d'être une femme. Femme émancipée,
femme de caractère. Une femme qui ne se laisse jamais manipuler par l'haleine
charmeuse d'aucun vent.
Tu étais si fier de m'avoir. Je le
sais. Non, j'y pense. J'en ai assez bu la vindicte dans mes nerfs. Il a fallu
que j'aille à notre chez nous pour te parler. Je t'aimais avec tes sourires
ratés, avec le goût de tes baisers anonymes ; authentiques. Mais tu ne le
savais pas. Tu t'es toujours laissé guider par ton cœur de fer bien forgé et
madré face aux reflets de mon ombre nue. Tu as été hypocrite. Hypocrite de
sang. Et tu l'as assumé.
Je n'aurai pas le courage de continuer
à t'aimer à cause de mes blessures encore béantes, et surtout à cause de tes
sentiments promeneurs. Je m'en fous de tes "Je t'aime" fades,
insipides qui sont devenus si amers. Imbécile que j'étais. Imbécile toi, tu
resteras. Il a fallu goûter à ta méchanceté de poète maudit pour connaitre le
secret de tes vers jésuitiques, la durée de tes ruses de crocodile pleureur.
J'ai osé te quitter, tout comme
j'avais osé t'accepter dans ma vie. Je ne l'ai pas regretté. Mais je regrette
d'avoir aussi longtemps cherché l'amour-propre dans les entrailles d'un
insensible pourceau sans refuge.
Jessica NAZAIRE
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