L'être inscrit dans sa chair, la proie de ses aléas,
inscrit dans sa subjectivité, le jouet de ses émotions, qui bute sur les
limites de son intelligence et de sa faculté de savoir, ne peut ainsi prétendre
à rien, au-delà de quelques vérités indéniables, il ne peut, dans le meilleur
des cas, n'en saisir qu'un fragment, atome dans le décor de l'infini, ses
limites sont celles de cet atome mais ce n'est pas un malheur pour autant, non
pas la syntaxe du désespoir mais une nécessaire
humilité, qui le ramène à ce qu'il est, à l'étroitesse de sa chair; il découvre
que toutes ses prétentions à la vérité sont illusoires, il renoue avec ce qu'il
est, nécessairement humble, nécessairement précaire et il peut alors commencer
son cheminement vers la vérité, non une vérité qu'il impose aux autres, non une
vérité qui est dogme, non une vérité qui est un mur qui l'affranchit de la
relation à l'autre mais une vérité qui est quête et impatience, une vérité qui
se renoue à force de métamorphoses, vérité pleine et éblouie, fabriquée dans la
forge de ses impasses, de ses abîmes, une vérité qui est non un absolu mais un
espoir, l'espoir de la vérité; un espoir qui est non déni de soi ou nihilisme
mais traces de la lumière dans les entrelacs de l'opacité.
Umar TIMOL
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