mardi 30 mars 2021

L'Haïtienne Cary DEVILSEYES et son CHAT-PHARAON.

 

 

 

IL.

 

 

 

 

 

 


Il est assis là, près de moi, immobile et silencieux, dans une posture digne des anciennes statues de l’Égypte, vivante sculpture d’antan. Ses yeux, d’un rare et étonnant bleu-vert, héritage familial, sont braqués sur moi. Ils me transpercent, semblant contempler mon aura et admirer l’au-delà à travers moi. Il me jauge, il m’observe, il me juge, indifférent à notre environnement. Je sais qu’à travers moi, il voit l’inexplicable, l’impalpable et cela me bouleverse. Son regard, figé, ne me quitte pas, comme s’il voulait m’hypnotiser. Il est mon protecteur, l’inspirateur de mes mots, le veilleur de mes jours. Il repousse, loin de moi, les ombres par sa seule présence. Les mondes obscurs, il les connaît et me les transmet. Il a conscience de sa beauté et en use avec ostentation. Il me supporte, au quotidien, fidèle et racé, nimbé de cette lumière particulière qui inonde les âmes fières. Doux et tendre, câlin à l’occasion, il ne manque jamais un rendez-vous. Pas besoin de langage entre nous, son corps et son regard suffisent à exprimer ce qu’il voit et ce qu’il ressent. Je sais tout de lui, il sait tout de moi. Je lui appartiens plus que je ne le possède. Il est beau dans sa pose de roi égyptien, il le sait et en abuse pour obtenir un regard, un soupir, une tendre parole. Il est là, toujours en observation, et brusquement, tandis que je l’admire, un doux ronronnement monte, s’amplifie dans l’air. Je tends le bras et il vient lover son corps parfait sous ma main, me laissant apprécier la soie de sa délicate et merveilleuse fourrure tigrée, mon chat.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cary DEVILSEYES.

2013.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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