vendredi 29 avril 2022

Essais de réflexion.

 

 

 

Le cerveau est avide de généralités, de « grandes lois » donnant « sens », de « sens », plus généralement. Il faut se méfier de ce côté réducteur. Même si on croit qu’il nous facilite la vie.

 

 

 

 

 

Toute une tradition, depuis le XIXe siècle, oppose à la revendication d’émancipation des femmes et d’égalité entre les sexes l’argument du plus grand conformisme qui serait censé habiter la « deuxième moitié du ciel ».

Longtemps, en France, les milieux de gauche laïques (cf. PROUDHON ou les notables socialistes de la IIIe République) ont entretenu envers la population féminine une grande défiance, plus ou moins reliée au fait que les femmes paraissaient, bien davantage que la moyenne des hommes, s’accrocher aux valeurs « sûres », conservatrices ainsi qu’aux vieilles tutelles (comme celle du curé), d’où, notamment, la très longue réticence à leur accorder le droit de vote.

De nos jours, certains – sur les plateaux de télévision cette fois – leurs reprochent encore – très sérieusement – d’être trop  scolaires  (ce qui entraverait leur créativité et, par conséquent, retarderait leur progression vers les postes les mieux payés dans la plupart des entreprises).

Peut-être les femmes sont-elles aussi dociles et si peu audacieuses, plus bêtement, par manque de confiance en elles-mêmes, induite, tout simplement, par la peur.

Peur millénaire de la violence masculine (laquelle peut être terrifiante, qui viendra dire le contraire ?)…besoin de lien social plus fort, plus exigeant que celui des mâles, qui bride, freine leur indépendance d’esprit et de comportements. Sans compter leur implication beaucoup plus importante et prenante auprès de leur progéniture, qui les oblige à demeurer plus « réalistes », plus « pragmatiques ».

Mais n’est-ce pas, aussi, la société qui les désire à ce point conformistes ?

Peut-on leur reprocher des attitudes, des réactions, un comportement que, par ailleurs, on sollicite, on réclame manifestement d’elles (afin que le schéma des identités de genre demeure bien intact) ?

 

 

 

 

 

La consommation rend idiot.

 

 

 

 

 

Si la dictature est odieuse, la ploutocratie ne l’est pas moins.

 

 

 

 

 

Les gens vous jugent tout le temps, et, la plupart du temps, défavorablement par rapport à eux-mêmes. Ça leur permet de s’autoconfirmer dans le sentiment de leur propre valeur, dans l’idée de nécessité de leur propre présence sur Terre.

C’est un processus dont ils n’ont, le plus souvent, pas conscience et qui s’effectue de façon pour une bonne part automatique.

 

 

 

 

L’autre…il a plus ; raison de plus pour le malvoir.

L’autre…il a moins ; raison de plus pour le snober.

 

 

 

 

 

 

L’Histoire, c’est, d’abord, un récit. Un récit qui est orienté. L’affect s’y accroche. Forcément. Il y a, certes, les faits, les vestiges et sources de toutes sortes. Mais – attention – il y a également leur interprétation, le regard que l’on porte sur eux.

 

 

 

 

 

La plupart du temps, les gens ne font guère le travail de réfléchir. Ils ont l’impression ou on les persuade que ce qu’ils pensent leur appartient en propre et ils l’intègrent complètement. Ces pensées les imprègnent à un tel point qu’elles deviennent leurs (par éducation et par habitude).

 

 

 

 

 

Je ne sais pas, vous, mais, pour ma part, je commence à en avoir assez de ces pays (ou groupes de pays) qui se proposent pour modèles au monde (ce qui leur permet d’essayer d’imposer – et, quelquefois, d’y réussir, leur mode de vie partout sur la planète). Le communisme a échoué en raison de ses pratiques dictatoriales et de son organisation rigide, qui ne furent que de hideuses caricatures de l’idéal révolutionnaire et marxiste et de ses fameux lendemains qui chantent.

Quant au capitalisme libéral, il a, lui aussi, lamentablement échoué en raison des atteintes – peut-être irréversibles – qu’il  infligées à l’écosystème planétaire et de la gravissime crise climatique qu’a provoquée son « idéal » agressif de « progrès » sans bornes, lequel soutient, justifie, entre autres, sa ploutocratie.

Pas plus que sa version « light » (la social-démocratie), il n’a tempéré l’accablant contraste entre les niveaux de vie qui, plus que jamais, aujourd’hui, exaspère l’opposition entre le « Sud » et le « Nord » (lequel comprend seulement 16% de la masse humaine).

Par ailleurs il tend à complètement priver les êtres d’idéal en les réduisant à de simples « monades » consommatrices, technocratiques et guidées par les seuls pouvoirs de la finance et de la technologie revêtues d’oripeaux « démocratiques » qui, eux aussi, laissent à désirer, couplés à force dérivatifs fun anesthésiants et infantilisants du style Panem et circenses aux propriétés extrêmement addictives.

L’idéal tiers-mondiste, postcolonial, en ce qui le concerne, s’est fait démolir, happer par ce capitalisme froid, vide et stérile au plan spirituel au point qu’il n’en reste plus, en réaction, que poussées d’extrémisme religieux ultra traditionaliste (impossibles « retours en arrière ») et, surtout, aspiration fiévreuse de peuples entiers, de jeunesses entières à l’exode, aux flux migratoires que nous connaissons à l’heure qu’il est, lesquels se déploient toujours dans le même sens Sud/Nord et ne font que s’intensifier sous l’action des miroirs aux alouettes de l’Occident (ou, maintenant, de l’Asie) que les médias mondiaux entretiennent.

Quelle(s) alternative(s) trouver ?

 

 

 

 

 

Quelquefois, l’humanisme peut vous conduire à la misanthropie.

Ce qui est pour le moins paradoxal.

 

 

 

 

 

Tout – jusqu’à la Nature elle-même – désavoue le capitalisme et ce qu’il voudrait nous faire accroire par le biais de sa (subtile) propagande (le monde libre, nos valeurs et autres foutaises qui valent bien les bourrages de crâne des diverses religions, ou ceux d’un STALINE, d’un MAO, d’un HITLER).

 

 

 

 

 

Les journalistes ne comprennent pas ce que veut dire le mot système.

Rien d’étonnant à ça ; on ne peut jamais vor les choses que de l’extérieur.

 

 

 

 

 

La véritable liberté est-elle seulement concevable quand, par ailleurs, l’on sait bien que le libre-arbitre de l’Homme n’est que partiel ? Qu’il est assujetti au cadre que constitue sa vie sociale (avec toutes ses indispensables contraintes) ainsi qu’aux habitudes, automatismes mentaux et autres idées reçues que l’éducation lui a transmis ?

Sans mentionner, bien entendu, les exigences physiologiques et le fonctionnement propre de sa structure cérébrale et neurale, même si celle-ci est très adaptative, plastique.

Dans un tel cas, que signifie exactement le mot liberté, dont certaines idéologies nous rebattent sans cesse les oreilles ?

Où est la « liberté » quand il ya obligation de consommer des biens matériels et de travailler pour qu’un certain système (le système économique libéral planétaire) se perpétue ? Quand tout tourne autour de ces points névralgiques que sont l’argent et la technologie sans autres buts ?

 

 

 

 

 

L’avenir ne se maîtrise pas. Quelques soient nos efforts, nos réalisations visant à le « planifier », il est toujours à la merci d’événements aléatoires ou d’évolutions enclenchées, à notre total insu, par des « grains de sable » perturbateurs.

L’avenir se bâtit tout seul. Il a sa propre autonomie. Nous ne pouvons peser sur lui que dans une certaine mesure.

 

 

 

 

 

Dans la nature, tout est relié. Même les plus petites particules.

Et si c’était l’Homme, le parent pauvre de la « connexion » globale ? L’être qui avait perdu le mode d’emploi de cette relation innée ? L’ «infirme»  coupé de la circulation sanguine, de la pulsation du reste du monde (peut-être par ces « écrans » que sont le langage, la pensée abstraite) ? Son désir d’expliquer tout ce qui est, de lui conférer du sens ne pourrait-il pas être, au fond, que l’aveu d’un manque, d’une sorte de carence ?

Le langage et la pensée l’auraient-ils trop distancié de tout le reste ?

 

 

 

 

 

 

 

 

P. Laranco.

 

 

 

 

 

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