lundi 25 avril 2022

Un poème de Patricia LARANCO (Moris/France).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Survolée par une lune à peau gondolée

qui se noyait comme fait un biscuit au miel

dans les abois des loups,

les lucarnes de feu

je filais au galop vers le Temps retenu.

Les nénuphars brillaient ainsi que gyrophares

en entraînant leur grand appendice caudal.

De longs mystères nageaient, neigeaient de concert

en conversant au coin avec les voix bleuies

l’Absainte sera toujours reine des Absents

et les absenthéistes

toujours absinthés.

Si l’on rase les murs gauchis, c’est pour fuir ;

pour suivre le clair de l’allune la nuit,

pour suivre les pavés dandinements herbus.

Et la chair pâle est parcourue de pédoncules

et

s’arrime aux dunes aux vaguelettes aux plis.

La pleine nulle a la chair-de-houle, ce soir ;

sur toits cheminées elle la fait rebondir 

à la recherche d’une issue qui fait défaut.

Que serait-elle sans son vert bleu de cadavre ?

Et sans sa cueillette de nénuphares, alors ?

Mais toute la question est : que faut-il fuir ?

Voilà les plantes d’eau aux mâchoires d’argent

et les maxillaires qui sentent la marée.

Regarde-les, là-bas…là où l’on ne voit pas. A jour frisant sur le profil d’une colline. Ou d’un tertre qui pourrait bien être un tombeau,

un amoncellement de pierres à l’aura chiche.

Tu arraches de ta face des pans de chair. De ton front de ton menton et de tes pommettes

et de tes joues d’ores et déjà excavées

sous lesquelles on n’a pourtant trouvé aucun puits

aucune source aucune nappe d’eau de Seltz.

Il est probable que la l’une a goût salé

car elle est aussi blanche qu’un marais salant,

aussi verte que les algues aux bords salissants,

aussi jaune

qu’un œil hépatique

qui guette.

Mais tout cela est, bien sûr, dit

pour faire court.

 

 

 

 

 

 

 

 

Patricia Laranco.

17/04/2022.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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