vendredi 27 octobre 2023

Une petite pincée de pensées ?...

 

 

 

 

PHILOSOPHER ?

 

Réfléchir, voire « philosopher » est tout sauf une perte de temps.

Encore faut-il être doté de l’inclination qui vous y porte.

De surcroit, ce n’est pas sans risque. On l’a bien vu avec Socrate.

« Philosopher », c’est interroger ce qu’on observe. « Philosopher », c’est interroger l’univers. Partir du postulat (le seul) que rien ne va de soi. Que tout (y compris soi-même) vaut d’être examiné, puis questionné, voire parfois même remis en cause.  Ce peut être extrêmement déstabilisant (notamment pour l’ego, la paix du narcissisme).

Tout comme la science (en perpétuel état de questionnement, de découverte), la philosophie a souvent le tort de casser les certitudes, les idéologies rigides, les confortables aveuglements.

Si elle ouvre l’esprit, elle le fait aussi avancer sur des sables mouvants, manier des Rubikcubes; elle l’irrigue de doute.

 

 

 

 

 

 

Tout personnellement, je déteste cette foutue tendance qu’a l’être humain à se considérer (tout autant au plan individuel qu’au plan groupal) supérieur, toujours meilleur que chacun de ses congénères et, en conséquence, trop souvent, à chercher à les rabaisser de mille et une façons qui s’échelonnent sur une gradation extrêmement subtile. Rien ne semble assez pour assurer son « autopromotion ». Les psychanalystes nous disent qu’au fond, il doute de lui-même et de sa propre valeur (selon les lois de la névrose). Les éthologues et sociologues, avec raison,  que l’immersion sociale intense et permanente à laquelle il est soumis n’est pas aisée. Et les tenants du développement personnel, plus récemment apparus, que la malheureuse créature percluse de doutes et rongée par le stress doit apprendre à s’aimer elle-même, ce qui n’arrange pas tellement les choses (du moins de ce point de vue et à ce qu’il me parait).

Au vu de tout ceci, voilà que je commencerai (presque) à me dire que le bon vieil examen de conscience des chrétiens ou la tradition d’autocritique et d’auto flagellation des Chinois moralistes n’était pas sans avantages.

 

 

 

 

 

C’est tellement facile, de diviser les gens !

Surtout en notre période de plein égo.

 

 

 

 

 

La sagesse et le sens de la nuance sont sans doute indissociables.

 

 

 

 

 

Lorsqu’il y a des gens à la rue, j’estime (peut-être naïvement, mais j’assume) qu’il ne devrait pas exister de résidences secondaires.

 

 

 

 

 

 

Les boucs émissaires, cela va et cela vient. Cela peut tout à fait varier, selon le contexte historique.

Quand les choses vont mal, on en trouve toujours (car les gens sont crispés, et deviennent impulsifs).

Hier, en Europe, on s’en souvient, c’étaient les Juifs, flanqués des handicapés, des marginaux et du peuple Rom.

En ce moment même, ce sont les adeptes de l’islam et les foules de jeunes subsahariens attirés (à tort ou à raison) par l’énorme mirage ou miroir aux alouettes des contrées nord-européennes immensément riches.

 

 

 

 

 

 

L’excès, le déséquilibre, le trop (de) se condamnent eux-mêmes. Tout bute sur une (ou des) limite(s). Un ver autodestructeur est toujours tapi au sein de toutes les exagérations, de toutes les propensions à la démesure.

 

 

 

 

 

 

Le racisme muet (*) est (peut-être) le plus dangereux de tous. Parce que plus difficile à cibler, il est plus difficile à combattre.

 

(*) Terme employé dans l’ouvrage Ce que les riches pensent des pauvres, Serge PAUGAM, Bruno COUSIN, Camila GIORGETTI et Jules NAUDET, Seuil, 2017.

 

 

 

 

 

Lorsqu’il s’agit de dire la plénitude de la Beauté qui nous cerne, les mots brillent toujours par leur incomplétude, leur dérobade, voire leur absence.

 

 

 

 

 

Le vent remue nos pulsions de liberté, notre volonté de fusion avec l’espace.

 

 

 

 

 

Tout bonheur, toute opportunité, toute chance doivent être accueillis sans « fierté », sans arrogance. Car toute situation peut se retourner si vite !

 

 

 

 

 

Essayer de convaincre qu’ils ont perdu l’esprit (autrement dit, qu’ils sont « fous ») ceux/celles qui ne reconnaissent pas – ou plus – la légitimité, l’assise morale de la société dans laquelle ils vivent est un réflexe que partagent, dans leur souci de contrôle, tous les dominants, que leur régime s’intitule, se proclame ou non « démocratique ».

 

 

 

 

 

L’ « âge des experts » (à savoir le nôtre) est un des âges les plus élitistes qui aient jamais été ; il dénie, aux autodidactes comme, d’ailleurs, à toute personne issue du tout-venant du peuple, la possibilité, le droit de penser, d’avoir un avis et de l’émettre. Aucune autre parole que celle des hyper-diplômés n’y saurait être non seulement prise au sérieux mais, au surplus, digne d’écoute. L’alliance entre savoir et prestige, pouvoir, balaie tout le reste.

Mais après tout, n’est-il pas normal que Savoir et Pouvoir soient si soudés, si proches ? Les longues études, partout sur la planète, reviennent cher. Par ailleurs, les enfants de « la haute » sont beaucoup plus motivés et mieux préparés, de par le « bain culturel » familial, originel dans lequel ils évoluent, à y trouver leur place.

Belle illustration du fait que la structure sociale modèle les esprits, et s’auto-reproduit de la sorte !

 

 

 

 

 

Tous les possibles, sont par définition… possibles.

 

 

 

 

 

Toute mémoire est, au mieux, une distorsion, au pire, un vide. Sans quoi il n’y aurait pas d’archives, de recherche généalogique, d’Histoire, d’archéologie, de « légendes familiales » ou de transmission culturelle (ni même, peut-être, de génétique des populations).

Le vrai passé est un continent perdu et le présent s’y engloutit très vite. Car de nouveaux instants mobilisent sans cesse la perception sensorielle. Tout au plus retient-on (plus ou moins profondément et objectivement) les faits mémoriels forts, ceux qui peuvent nous être utiles pour gérer le moment actuel, où nous nous trouvons immergés.

Le passé, certes (notamment par le biais des traumatismes individuels ou collectifs), nous délivre beaucoup de leçons qui, bien sûr, nous aident à nous orienter sur les chemins de notre vie. Mais n’oublions jamais (si j’ose dire) que nous pouvons aussi très facilement (et pour de multiples raisons) le perdre de vue (comme par exemple, dans le cas où la pire Histoire « bégaye »).

 

 

 

 

 

Le monument le plus intimidant de la France ? Sa littérature.

Au point qu’on se demande parfois comment et d’où nous vient l’audace de chercher à écrire.

Comment peut-on prétendre noircir du papier vierge après toutes ces doctes années d’école ?

En France le poids de la littérature, des « grands auteurs » est un poids de marbre.

En France, la littérature a une dimension sacrée, muséale, presque sévère, entretenu, sans doute depuis Jules FERRY, par les magisters.

Voilà qui, peut-être, explique que le moindre noircisseur de page s’y prenne au sérieux si prestement.

 

 

 

 

 

 

 

P. Laranco.








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