Ce soir, autour de moi, le vide à peine menacé par la nuit.
Je me mets alors à l'abri auprès des mots et de l'écrit pour nier que les choses s'en vont à jamais.
Je regarde un mot en partie effacé : le passé creuse ainsi une incision dans la partition des heures qui passent et je fais un pas vers le silence et l'abysse.
En attendant, mon coeur en haillons s'est mis en bout de page. C'est là où il faut que je l'attende. C'est là, quand elle apparaîtra, où je trouverai les mots pour dire que son parfum et sa beauté déferlent dans mes vers et dans mes veines.
J'ai besoin d'écrire et d'aimer.
D'aimer le temps, d'aimer la vie.
De l'aimer, elle.
Oui, ce soir, je l'attends.
Comme chaque soir.
Le temps du vide est ainsi ajourné.
Gillian GENEVIEVE.
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