Je me réveille au cœur
du crépuscule noir
filet jeté sur la peau de chagrin
du jour
et j’ai de suite envie de crier « au secours ! »
car déjà l’obscurité pâteuse
me noie
mais je demeure sans bouger sans réaction
inapte à repousser ma résignation
à extraire mon corps perdu sous poids laineux
qui me plaquent et me crucifient
à ma couche.
La crue mauve sombre peu à peu s’épaissit
resserrant
son étreinte qui veut tout gommer
comme si elle était
une strangulation
J’abandonne la partie :
les fins couperets
de mes paupières s’abattent sur mes yeux :
il n’y a
rien à voir, et, après tout j’ai chaud ;
je lâche prise et je coule
ainsi qu’un plancton
en avalant
la boule de mélancolie
épaisse qui obstruait
mon gosier sans voix.
Texte et photographie : Patricia Laranco.
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