La terre vermillon safrané, une griffure dans la nuit, les gros caillots
de glèbe brillent entre les ceps, des toits de tuiles glissent parmi les
yeuses. Rouge et vert se défient en élans amoureux. Arraché à la vie
somnolente, le calme explose dans le sang.
Les lacis d’un réseau ronces et broussailles s’embrasent dans l’autan, un
enclos de-ci delà platanes paradis ombreux à l’écart où nous est donnée la
parfaite et fréquente faveur, feu de nos hanche à hanche dans les venelles en
dédale une Venise ou l’autre, puis, s’offrant, le refuge d’un vieux mas murs
chaulés hachurés d’abruptes marques du désir.
D’une vasque gicle un jet, sa pluie enflamme les esquilles des tons pulsés
dans le soleil. Tu ondoies sur les rémiges de la mer propages les
constellations déclos tes lèvres la mer écume sur ton cri de geai, femme
adossée à ton rêve de femme. Splendeur si brève des pétales ponceau dérivant au
milieu du lit de la rivière ! Grisés, toi et moi nous consentons sans nous
laisser désenivrer par la misère le désastre ce regard fiché dans nos yeux.
François LAUR.
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