Ô MON CHEVAL FOUGUEUX !
Ô Mon cheval fougueux !
Je traîne comme un gueux
Entraîne-moi dans ton galop !
Que je puisse franchir l'eau
De mes songes et qu'avec le feu
Dans tes narines – j'achemine mon
jeu ...
Que je ne transporte mes bagages
Là où tu m'emporte en voyages
Pour des courses autour du monde...
Que je me ressource à ces rondes !
Ô Mon cheval fougueux !
Mes vers sont si rugueux
Apprends-moi encore ce mystère
Qui rode sur ma vieille terre
D'où flasher la belle inconnue
Qui mit mon regard à nu :
De l'autre côté de l'horizon
Où je rendis à l'unisson
Avec elle : plaisirs et douleurs
Ô Cheval ! Ramène-moi à cette heure
Où – fée – elle créa ma musique
Demeurant tellement magique
Fais qu'au cœur de mes courses en
vers
Je franchisse tous mes lourds
travers
Juste avec tes galops intempestifs
Qui sont si légers et décisifs
Ô Mon cheval fougueux
Je ne traînerais plus comme un gueux
Et presserai tous les poèmes
A radicaliser mes « Je t'aime »
Dans ces temps où hurlent
Des hommes qui se bousculent
Pour participer au festin
Au lieu de mûrir leurs destins
Hors des lieux de l'empire
Afin que leurs yeux les tirent
Vers cet univers de tous les arts
Pour qu'ils y prennent leurs parts
Ô Mon cheval fougueux
Mes vers sont si rugueux
Qu'ils s'accompagnent d'énigmes !
En sortant de tout paradigme
J'y trouverai la tendresse
Féconde dans ta vitesse
C'est ainsi que la fière liberté
Transporte encore l'Humanité
Quand sortie de l'enfer
Elle détruit ses fers
Ô Mon cheval fougueux
Sors-moi des parcours aqueux
Je vois l'enfant et ses sortilèges
Chevaucher de beaux manèges
Ils y jouent tous leurs désirs
Et s'emparent de cet élixir
Qui les emporte au plus loin
Des pus secrets recoins
Du doux émerveillement
Comme celui de la chair des amants
Quand il franchit les déserts
Des discours trop diserts
Ô Mon cheval orgueilleux
Sors-moi des chemins oublieux
Non ! Je ne serai plus le veuf
De la fée et de son monde neuf !
Inspiré par d'autres voyages
Avec l'errance sans bagages
Et affranchi de tout ennui
J'éclairerai mes nuits
Au feu d'un grand rêve :
Celui d'une Humanité qui se lève
Ô Mon cheval vigoureux
Entraîne mes vers non rigoureux
Vers la grande force de l'instant
Pour accompagner tout ce temps
Où sortant de tout cloaque
J'emprunte une ardeur qui claque
Hors de la laideur enlacée
Par les bras d'un Pouvoir blessé
Et qu'aux traces bien vivantes
De corps qui se réinventent
Je joigne mes vers fortifiés
Ainsi à ce chemin où me fier
Avec ses éclats de lumière
Je n'ajouterai mon ombre
Et abandonnerais le sombre
Pouvoir valétudinaire
Pour porter mes grands airs
Avec mon cheval fougueux
Et mes vers ne seront plus rugueux !
Alain MINOD
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