samedi 12 décembre 2015

Le DÉNUEMENT de François LAUR.

Ce qui me plait en saison de froidure, quand "le cri du pinson a des notes de gel", c’est la saillie sombre et nette des branchages sur fond de nuages pour ainsi dire opaques (ou faiblement diaphanes) alors que la lumière atténue ses tons, leur amalgamant des bistres mats, comme fumés, qui créent avec ce presque noir un jeu marqué de différences. On songe à un ancien grimoire dont les inaltérables pigments dessineraient sur l’étendue les strophes hermétiques de quelque bois sacré. Il n’y a là, cependant, que métaphore désuète, tout comme celle qui discourrait de pattes d’araignée géante ou d’étiques membres clamant, tors, leur navrure. Nul rêve dans sa fleur ne meurt dans nulle branche ; vraiment, la moindre ramille, pour nue qu’elle soit, n’est juste que ramille : ange de rien, ni auspice. Certes partie prenante de la respiration cosmique, roide dans l’air désert, vierge de tout espoir, elle est.

Mais quel feu dans l’âtre ne fait-il pas peu ou prou bruit de voilure ?







François LAUR.


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